Où en est la prise en charge de la maladie d'Alzheimer ?
Avec plus de 225 000 nouveaux cas par an, la maladie d’Alzheimer est au centre des préoccupations de santé publique. L’accompagnement des malades et des familles, l’amélioration de la prise en charge à domicile et en établissement, l’information, la sensibilisation et l’expérimentation de nouveaux traitements font partie des nombreuses avancées réalisées ces dernières années. A l’aube de la Journée Mondiale de la maladie d’Alzheimer qui aura lieu le 21 septembre prochain, où en sont la science et la recherche dans ce domaine ? Quels sont les outils de prévention et d’accompagnement disponibles ? Avons-nous une meilleure connaissance de la maladie et des moyens d’améliorer le quotidien des patients et des familles ?
Les jeux et activités pour préserver la mémoire des malades d’Alzheimer
Si prévenir la maladie d’Alzheimer reste une grande espérance, les progrès de la recherche et de la médecine ont toutefois permis de mieux cerner les facteurs de risque, d’une part, et ceux qui, d’autre part, permettraient de retarder l’apparition de la maladie ou d’en ralentir les effets. Les professionnels sont unanimes sur l’importance des jeux et exercices cognitifs pour préserver les facultés des personnes âgées, retarder l’apparition de démence et ralentir la progression de la maladie d’Alzheimer. Les jeux et autres activités ludiques et physiques remplissent un rôle à la fois intégrateur, socialisant et thérapeutique. Les activités proposées aux patients Alzheimer sont généralement ciblées et étudiées par des spécialistes afin de répondre parfaitement à leurs besoins. Il existe un large panel d’exercices qui sont ainsi recommandés. Ils proposent une contribution à la fois physique et mentale de la personne, afin de préserver et de stimuler sa capacité d’écoute, d’attention, de compréhension, de reconnaissance et de mémoire. Ces activités peuvent englober de simples conversations tout comme des exercices visant la stimulation de la mémoire visuelle par le biais de jeux de reconnaissance et de comparaison de dessins ou d’analyse de photographies. Parmi les nombreuses activités proposées notamment en établissement figurent par exemple les ateliers réminiscence. Lors de ces ateliers, on propose aux résidents des thèmes évocateurs tels que "l'enfance et la maison familiale" "les années écoles" "les voisins" ou encore "la guerre".
Pendant une heure et demie, environ, se déroulent des échanges de conversation autour d’albums photos, de films anciens, d'images et d'objets d’autrefois, ainsi que de nombreuses saveurs et senteurs du passé. C’est surtout un moment de sensations fortes où la mémoire sensorielle -olfactive et gustative- est stimulée. Mme Pauline Carpentier à la direction du centre Alzheimer Les Parentèles de la rue Blanche à Paris, explique ainsi l’importance des ateliers à visée thérapeutique pour les résidents. “Les nombreux ateliers du rire, de gymnastique, de peinture, de revue de presse, d’analyse d’images et autres nombreux ateliers organisés au sein de l’établissement permettent non seulement de stimuler et de préserver les capacités physiques et cognitives des personnes, mais également de lutter contre la tristesse ou l’angoisse et de créer une ambiance positive et stimulante qui comporte également des effets positifs sur la santé.”
La vie sociale et les sorties, parties intégrantes de la prise en charge Alzheimer
Cela ne fait aucun doute. Prendre un café avec une amie ou une autre résidente sur la terrasse, participer à une activité de jardinage ou se promener sont des activités essentielles pour le bien-être physique et moral des personnes âgées. Les relations sociales sont un excellent moteur d’échanges, de sollicitation et d’enthousiasme. Et pourtant, la vie sociale représente bien davantage. Que l’on habite chez soi ou en établissement, conserver des relations actives avec les autres jouerait un rôle préventif concernant l’apparition de démences comme Alzheimer et permettraient d’en ralentir les effets. Lors d’une interview pour Retraite Plus, le Dr Sandra Benizri, neurologue, avait déjà évoqué la grande importance des relations sociales pour préserver les capacités cognitives. Il est donc fondamental de privilégier ce large pan de thérapie non médicamenteuse et surtout concernant la prévention. Les émotions représentent un facteur clé dans la résurgence des souvenirs de personnes atteintes d’Alzheimer. Les relations sociales favorisent l’expression des émotions et le partage tout en créant une ambiance générale conviviale et rassurante pour la personne. En EHPAD, les diverses activités et ateliers proposés aux résidents et plus particulièrement aux patients Alzheimer ne sont pas considérés comme des outils récréatifs annexes mais bel et bien comme des facteurs essentiels d’une prise en charge ciblée et indispensable au bien-être des personnes âgées.
De plus en plus de malades Alzheimer admis en établissements
Selon une enquête de la Fondation Médéric Alzheimer rapportée par le site spécialisé Gerontonews, le nombre de malades Alzheimer admis au sein d’un établissement spécialisé comme un EHPAD ou en centre Alzheimer a augmenté de 35% en huit ans, une évolution en chiffres qui a été marquée conjointement par une amélioration de la prise en charge, un élargissement des équipements et aménagements spécialisés, une meilleure connaissance de la gestion des symptômes et des méthodes naturelles de thérapie comme l’art-thérapie, par exemple. “En 2019, 371.000 malades d'Alzheimer ou d'une maladie apparentée résidaient dans un établissement d'hébergement, soit "35% de plus qu'en 2011", a calculé la Fondation Médéric Alzheimer, selon laquelle les capacités d'accueil spécifiques ont augmenté sur cette même période de 64%.”, précise Gerontonews. Généralement équipés d’une salle Snoezelen et d’endroits à la fois ouverts et sécurisés comme des espaces de plein air et jardins thérapeutiques, les EHPAD prenant en charge les résidents Alzheimer leur offrent l’opportunité d’une certaine autonomie dans un cadre parfaitement surveillé. Au sein des espaces Snoezelen, par exemple, bien que généralement accompagné d’un professionnel, le résident se laisse librement guidé par ses émotions, par la magie des sens qui font souvent resurgir des souvenirs enfouis depuis longtemps. Les jardins thérapeutiques, quant à eux, sont aménagés de manière adaptée aux besoins spécifiques de ces personnes. Comme nous l’explique Mme Carpentier : “Notre jardin thérapeutique est par exemple équipé d’un grand cercle pour que les personnes qui ont besoin de déambuler puissent le faire sans perdre leurs repères. De manière générale, un centre spécialisé comme le nôtre est entièrement étudié et conçu pour faciliter le quotidien des malades d’Alzheimer, les aider à préserver leur autonomie et à se sentir bien au sein d’espaces sécurisés et prévus à cet effet. La prise en charge de jour comme de nuit est assurée sans que le résident se sente entravé dans sa liberté.”
Modèle de jardin thérapeutique, ici celui du centre Alzheimer Les Parentèles de la rue Blanche à Paris
Des thérapies non médicamenteuses prometteuses contre la maladie d’Alzheimer
Au-delà des ateliers et autres outils de thérapies non médicamenteuses permettant d’atténuer les symptômes de la maladie, certaines thérapies visent le ralentissement, voire le recul des caractéristiques liées à la maladie elle-même comme l’accumulation anormale de plaques amyloïdes dans le cerveau. Parmi elles, la luminothérapie a déjà montré une certaine efficacité pour ralentir la progression de la maladie d’Alzheimer. Plusieurs études ont en effet permis de montrer les effets bénéfiques d’une exposition régulière à une luminosité naturelle ou artificielle sur les cycles circadiens du jour et de la nuit souvent perturbés chez les malades d’Alzheimer. La régulation de cette perturbation atténue ainsi divers symptômes liés à la maladie ainsi que les somnolences diurnes. Au-delà d’une telle influence concernant les symptômes de la maladie, on a également constaté, sous l’effet d’une exposition contrôlée à la lumière, la diminution de la charge de la protéine amyloïde-β du cerveau, en partie responsable de la dégénérescence cellulaire caractéristique de la maladie d’Alzheimer, ce qui permettrait ainsi de restaurer en partie la mémoire et la cognition.
Également, les effets de l’oxygénothérapie ont également été mis en évidence pour ralentir la progression de la maladie. Déjà connue pour améliorer le quotidien de milliers de personnes âgées à domicile en cas d’insuffisance respiratoire chronique, l’oxygénothérapie aurait montré de réels effets sur la maladie d’Alzheimer. L’oxygénothérapie hyperbare consiste à placer le patient dans un caisson prévu à cet effet, afin d’améliorer l’oxygénation des cellules. “La thérapie d’oxygénothérapie hyperbare cible plusieurs processus pathologiques impliqués dans la maladie d’Alzheimer en affectant la microcirculation, le dysfonctionnement mitochondrial, la biogenèse et, en réduisant la charge amyloïde et la phosphorylation de la protéine tau; elle permet aussi de contrôler le stress oxydatif et de réduire l'inflammation”, constate le site d’actualités médicales, Santé Log. Au cours de l’étude menée par l’Université des sciences de la santé de la Louisiane rapportée par le site, une patiente de 58 ans diagnostiquée Alzheimer a suivi au total 40 séances d’oxygénothérapie hyperbare de 50 minutes chacune, 5 fois par semaine pendant plus de deux mois. “Au bout de 21 séances, la patiente signale une augmentation de son énergie et de son niveau d'activité, une meilleure humeur et une meilleure capacité à effectuer les activités de la vie quotidienne. Après 40 sessions, elle signale une récupération de la mémoire et de la concentration, du sommeil, de la conversation, de l'appétit, une plus grande capacité à utiliser l'ordinateur, un meilleur bien-être 5 jours sur 7, une réduction des niveaux d’anxiété, de la perte d’orientation et de la frustration. Ses tremblements sont réduits, sa mobilité améliorée. Enfin, l'imagerie confirme une amélioration globale du métabolisme cérébral de 6,5 à 38%. Ce rapport de cas comporte également des images vidéo qui permettent de visualiser clairement les améliorations apportées au fonctionnement du cerveau.”
L’oxygénothérapie présente ainsi à la fois les avantages d’une méthode naturelle, non invasive et parfaitement inoffensive et d’autre part une efficacité prouvée sur la progression de la maladie.
Que la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer continue de vivre à domicile avec l’aide d’un proche ou qu’elle réside en établissement spécialisé, la prise en charge de la maladie d’Alzheimer et des patients a considérablement évolué ces dernières années et la recherche ne cesse de progresser. En cette veille de Journée Mondiale Alzheimer, nous pouvons avoir bon espoir concernant un quotidien amélioré pour les malades et les aidants, en regard également à des pistes de traitements médicamenteux ou non très prometteuses.
Quelle que soit votre question concernant la recherche d’un établissement et la prise en charge des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, nos experts en gérontologie sont là pour vous aider. Vous bénéficierez d'un accompagnement personnalisé et gratuit en appelant l'un de nos conseillers au 0800 941 340
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