En savoir plus sur les traitements médicamenteux contre la maladie d'Alzheimer

Traitement de la maladie d’Alzheimer : l’importance de la prise en charge précoce

Oublis à répétition, changements d’humeur, perte de la notion du temps et de l’espace… Et s’il s’agissait des signes précurseurs de la maladie d’Alzheimer ? Pour le savoir, une seule solution : le dépistage. Selon la fondation France Alzheimer, « 1 malade sur 2 ignore qu’il est atteint de la maladie et ne l’apprendra qu’à un stade avancé ». 

Pourtant, le diagnostic précoce permet de mettre en place rapidement une prise en charge adaptée et de retarder l’évolution de la maladie. De fait, les médicaments sont plus efficaces s’ils sont administrés à un stade léger de la maladie d’Alzheimer. Le patient pourra également coupler ces traitements à des thérapies non médicamenteuses afin de stimuler ses capacités cognitives et motrices et préserver ainsi son autonomie le plus longtemps possible.

Une prise en charge précoce offre également la possibilité de mettre en place des mesures de soutien pour les personnes atteintes et leurs proches, notamment en termes d'information, d’orientation et d'assistance afin de mieux comprendre la maladie et planifier les soins futurs. 

Lorsque le diagnostic est posé de façon précoce, le malade est encore capable de prendre des décisions éclairées quant à son avenir. Il peut, en toute lucidité, choisir la solution d’hébergement vers laquelle il devra s’orienter lorsque la maladie évoluera (EHPAD, Unité Alzheimer, maintien à domicile, accueil de nuit, etc.) et programmer sa prise en charge future avec ses proches.

Il peut également faire le choix de participer à des essais cliniques afin de bénéficier des innovations thérapeutiques en cours d’expérimentation.

Quels sont les traitements actuels de la maladie d’Alzheimer ?

À ce jour, deux classes pharmaceutiques existent dans le traitement de la maladie d’Alzheimer. Elles s’appuient sur l’action de deux types de molécules différentes, ayant toutes deux la capacité d'atténuer les symptômes de la maladie. 

En ralentissant la progression de la maladie d’Alzheimer, ces médicaments permettent également de retarder la perte d'autonomie de la personne atteinte et d'améliorer sa qualité de vie. 

Les deux catégories de traitements médicamenteux contre la maladie d’Alzheimer

Les médicaments contre la maladie d'Alzheimer agissent sur deux cibles principales dans le cerveau :

• - Les inhibiteurs de la cholinestérase : actuellement, trois molécules permettent d’inhiber l’action de la cholinestérase : le donépézil (Aricept®), la rivastigmine (Exelon®) et la galantamine (Reminyl®).Ces médicaments ralentissent la destruction de l'acétylcholine, un neurotransmetteur essentiel à la mémoire et à l'apprentissage. Ils sont généralement prescrits aux stades légers à modérés de la maladie.

• - Les antagonistes des récepteurs NMDA : la mémantine (Ebixa®) agit en bloquant l'excès de glutamate, une autre substance chimique cérébrale qui peut être toxique pour les neurones. Elle est utilisée aux stades modérés à sévères de la maladie, parfois en complément des inhibiteurs de la cholinestérase.

Plus récemment, deux nouveaux traitements se sont ajoutés à cette liste. Il s’agit du lecanemab (Leqembi®) et du donemab (Kisunla®), deux anticorps monoclaux qui ciblent les plaques amyloïdes dans le cerveau - des dépôts de protéines caractéristiques de la maladie d'Alzheimer. Contrairement à leurs prédécesseurs, ces médicaments s’attaquent directement à la cause de la maladie et non pas seulement à ses symptômes, ce qui constitue une grande avancée dans le traitement de la maladie d’Alzheimer. Cependant, ces médicaments s’adressent uniquement aux patients présentant un déficit cognitif léger et peuvent engendrer de graves effets secondaires (hémorragie cérébrale, oedème).

Efficacité et effets secondaires des médicaments anti-Alzheimer

Traitements médicamenteux Alzheimer : une efficacité modérée

En France, près d’un million de personnes souffrent de la maladie d’Alzheimer. La lutte contre cette pathologie est donc un véritable enjeu de santé publique. Si la recherche de traitements curatifs continue d'avancer, les médicaments disponibles aujourd'hui offrent une aide significative aux patients et à leurs familles. Toutefois, ces traitements sont symptomatiques c’est-à-dire qu’ils agissent sur les manifestations de la maladie mais non pas sur la cause qui y est sous-jacente. L’arrêt du traitement entraîne par ailleurs un retour des symptômes.  

Les améliorations constatées ne sont généralement pas flagrantes et nécessitent parfois plusieurs mois de traitements pour commencer à se faire sentir. 

Malgré tout, l'efficacité de ces médicaments a été scientifiquement prouvée pour : 

- retarder la perte d’autonomie,

 
- améliorer les capacités cognitives (mémoire, langage, etc.)

 
- réduire les troubles du comportement,

 
- améliorer la capacité de gestion des activités quotidiennes.

Bien entendu, tous les individus ne réagissent pas de la même manière aux traitements prescrits. C’est donc au médecin d’analyser les risques et les bénéfices inhérents à l'administration de médicaments contre la maladie d’Alzheimer.  

Effets secondaires possibles

La prise d’un traitement contre la maladie d’Alzheimer n’est pas sans risque. En effet, certains effets secondaires plus ou moins graves peuvent apparaître, notamment : 

- Des troubles digestifs de type diarrhée, constipation, nausées ou vomissements,

 
- Des troubles du système nerveux de type maux de tête, vertiges, fatigue, insomnie, agitation, confusion,

 
- Des troubles cardiaques tels qu’un ralentissement du rythme cardiaque ou de l’hypertension artérielle,

 
- Une perte d’appétit pouvant causer un amaigrissement.

Les effets secondaires doivent être signalés au médecin qui indiquera alors au patient la marche à suivre. 

Thérapies non médicamenteuses pour améliorer la qualité de vie

Les thérapies non médicamenteuses jouent un rôle crucial dans la prise en charge de la maladie d'Alzheimer. Elles visent à améliorer la qualité de vie des patients en stimulant leurs capacités cognitives et en favorisant leur bien-être.

Parmi ces thérapies, on retrouve :

• - La stimulation cognitive : des exercices mentaux adaptés permettent de maintenir les fonctions cognitives le plus longtemps possible.

• - La thérapie par la réminiscence : en évoquant des souvenirs positifs, cette approche aide à renforcer l'estime de soi et à réduire l'anxiété.

• - Les activités physiques adaptées : la marche, la danse ou la gymnastique douce améliorent la condition physique et le moral.

• - L’art thérapie pour Alzheimer : la musique, la peinture, la couture ou encore le jardinage offrent des moyens d'expression et de socialisation.

• - La médiation animale : la présence d'un animal de compagnie peut réduire l'agitation et favoriser le bien-être émotionnel.

Ces approches, souvent complémentaires aux traitements médicamenteux, permettent de retarder la progression de la maladie et d'améliorer la qualité de vie des personnes atteintes et de leurs aidants.

Approches innovantes et recherches en cours

Aujourd’hui, aucun traitement ne permet de guérir de la maladie d’Alzheimer mais la recherche avance d’année en année. Des chercheurs du monde entier se concentrent sur l’élaboration du remède miracle, celui qui pourrait enfin éradiquer cette maladie dévastatrice. 

Nouvelles pistes de traitement en développement

À l’heure actuelle, les chercheurs se concentrent sur plusieurs axes prometteurs :

• - L’immunothérapie : cette approche vise à stimuler le système immunitaire pour éliminer les plaques amyloïdes, caractéristiques de la maladie d'Alzheimer.

• - Les thérapies géniques : en modifiant le matériel génétique, il est possible d'envisager de corriger les anomalies à l'origine de la maladie.

• - La reprogrammation cellulaire : des études exploratoires cherchent à transformer des cellules adultes en neurones pour remplacer ceux qui sont endommagés.

• - La modulation du microbiome intestinal : le microbiote intestinal étant lié à la santé cérébrale, des recherches étudient son rôle dans la maladie d'Alzheimer.

• - La neuroprotection : de nouvelles molécules sont testées pour protéger les neurones contre les dommages et la dégénérescence.

Maladie d’Alzheimer : comment participer à des études et essais cliniques ?

En France, les essais cliniques sont encadrés par une réglementation stricte. L’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé (ANSM) veille à garantir au mieux la sécurité des participants.

Les essais cliniques peuvent comporter des risques pour l’organisme c’est pourquoi, avant de vous engager, renseignez-vous auprès des centres concernés sur les avantages et les inconvénients du traitement que l’on va vous administrer.

Différents examens seront réalisés tout au long de l’essai : bilan sanguin, IRM, tests neuropsychologiques etc. afin d’évaluer l’efficacité du traitement et la réponse du patient à ce traitement. 

Si vous souhaitez participer à un essai clinique, sachez que la Fondation Vaincre Alzheimer a mis en place avec la Fédération des Centres Mémoires un annuaire regroupant l’ensemble des essais cliniques en cours en France et dans les Dom-Tom.

 Par l'équipe rédactionnelle de Retraite Plus 

Publié le 04/09/2024