Comment accepter le diagnostic Alzheimer ? Le déni, une phase naturelle, à surmonter…


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Comment accepter le diagnostic Alzheimer ? Le déni, une phase naturelle, à surmonter…
Comment accepter le diagnostic Alzheimer ? Le déni, une phase naturelle, à surmonter…

Toujours vécue comme un choc, l'annonce formelle du diagnostic de la maladie d'Alzheimer laisse de nombreuses personnes sans voix. Certaines se réfugient dans le déni. Pour elles, et parfois même pour leur entourage, la maladie d'Alzheimer ne les concerne pas. Elles refusent d'en parler. C’est parce que le traumatisme est si grand qu'elles préfèrent tout simplement l'occulter. Il s'agit là d'un phénomène naturel, une phase à dépasser selon les spécialistes... 

L’acceptation prend du temps

Ainsi, pour la psychologue Magalie Dodin, intervenante auprès de l'association France-Alzheimer Hérault "Ce déni est naturel. Il s’agit d’une première phase, celle du rejet de la maladie, quelle qu’elle soit. Et le rejet est un déni" explique t-elle au journal "La dépêche du Midi"*.
Nommer, puis comprendre la maladie peut prendre du temps. Le temps nécessaire pour mettre des mots sur des maux bien présents : les troubles de la mémoire, de l'orientation, les changements soudains d’humeur et du comportement, tout ce qui gêne le quotidien du malade d'Alzheimer et déstabilise ses proches.
"Au fur et à mesure que l’aidant va être confronté aux pertes successives de son proche malade, le déni va s’estomper peu à peu" constate la psychologue.

Après le déni, la colère, la culpabilité et la dépression font partie des réactions courantes

D'ailleurs, pour les spécialistes de France-Alzheimer "le déni est un mécanisme de défense psychique qu'on ne contrôle pas...Le choc et la dénégation appartiennent au même groupe que le déni." Ils font partie des répercussions psychologiques de la maladie, comme la colère, la culpabilité, la dépression puis enfin l'acceptation :

Reconnaitre que la maladie est là « que l'on ne peut plus faire comme avant et que l'on n'a pas d'autre choix que de faire avec! »

A ce stade, le soutien psychologique extérieur est primordial: Les groupes de parole, les rencontres avec d'autres familles concernées, les activités porteuses de lien social...Tout doit être mis en œuvre pour soulager la lourde charge psychologique qu'entraine l'annonce de la maladie d'Alzheimer.
"Le but étant d’accompagner au mieux le malade, l’ouvrir au processus de prise en charge extérieure" insiste Magali Dodin qui intervient régulièrement dans le cadre de Café-mémoire, ou d'ateliers de formation Aidant-Alzheimer proposés par l'association France-Alzheimer un peu partout en France.
Dans ce long cheminement vers l'acceptation et pour une meilleure prise en charge sociale puis médicale, il ne faut surtout pas hésiter à demander de l'aide aux associations France-Alzheimer**, reparties sur tout le territoire.


Le point de vue du docteur Arach Madjlessi médecin coordinateur de la clinique gériatrique de Saint-Rémy-lès-Chevreuse (ORPÉA – CLINÉA) Publié sur l’Espace National de Réflexion Ethique sur la maladie d’Alzheimer.
Extrait de : Le message à transmettre en vue d’une entrée en institution

"Pour le patient atteint de la maladie d’Alzheimer, le problème est très souvent, du reste comme pour l’ensemble des sujets abordés, celui du déni de la maladie, qui fait souvent partie intégrante de cette dernière et qui rend si difficile l’ensemble de la prise en charge : l’annonce diagnostique, la mise en place des aides, l’arrêt de la conduite automobile, la mise en place de la protection juridique, l’entrée en institution… Tous ces sujets doivent être évalués et abordés un par un, tranquillement avec le soutien du médecin. Les médecins et les équipes gériatriques ne sont pas là juste pour établir les diagnostics, mais pour aider tout au long de l’évolution à essayer de prendre les meilleures décisions en faisant participer le patient et sa famille, mais sans jamais culpabiliser quiconque et en assumant les décisions. Il faut informer et expliquer en permanence aux familles les signes de la maladie, les troubles cognitifs, et ce déni très souvent, du fait que les troubles psycho-comportementaux surviennent au moment de ces discussions quand on insiste sur un sujet qui peut être conflictuel.
Ces difficultés qui émaillent l’évolution naturelle de la maladie entraînent l’épuisement des familles et rendent parfois difficile le maintien au domicile. » 


Sur le même sujet :
**Pour connaitre les adresses partout en France, afin d'être aidé et soutenu dans l'accompagnement de votre proche malade d'Alzheimer: https://www.francealzheimer.org

*Lire l'article de "La Dépêche du midi" ainsi que le témoignage d'une jeune épouse d'un malade d'Alzheimer, à Béziers


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