Ateliers thérapeutiques pour malades Alzheimer
Dans le cadre du Plan Alzheimer 2008-2012, toutes les énergies se mobilisent afin de lever le voile mystérieux qui plane sur la maladie d'Alzheimer et autres troubles apparentés, de trouver un remède efficace à cette pathologie et d'améliorer la vie de ces milliers de personnes victimes de ce terrible fléau.
La maladie d'Alzheimer frappe de plus en plus fort et de plus en plus jeune. Cette pathologie, qui était autrefois contractée par des seniors uniquement, représente aujourd'hui une menace croissante pour la population adulte jeune. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Une femme sur quatre et un homme sur cinq, âgé de plus de 85 ans, sont touchés par la maladie. Des statistiques qui ne cessent d'augmenter.
Le Plan Alzheimer veut relever le défi social, médicale et scientifique, que représente l'Alzheimer, en investissant de gros moyens sur la recherche, en favorisant un diagnostic précoce, et en améliorant la vie des patients au quotidien.
Sylvain Siboni, psychologue, nous livre quelques-uns de ses secrets dans le cadre de ses ateliers thérapeutiques avec des malades d'Alzheimer. Il est responsable du forum d'animation Jean Vignalou, à l'hôpital Charles Foix d'Ivry-sur-Seine. Il aborde la maladie d'Alzheimer avec beaucoup de délicatesse, et les malades ressentent cette approche pleine de chaleur, et face à un homme si avenant, ils n'ont qu'une envie : s'ouvrir à lui.
« Le temps est le seul contenant qui pèse plus lourd quand on le vide. » En mettant en place des ateliers, nous cherchons à combler ce temps vide, générateur d'angoisse et d'exclusion… En quoi, faire un atelier avec des personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer et de démences apparentées peut-il être thérapeutique ? Pour tenter de répondre à cette question, nous devons nous en poser une primordiale : quels sont les besoins des personnes âgées vivant en institution ? Cette question va être la base de notre réflexion afin d'adapter l'atelier aux personnes avec lesquelles nous allons travailler. Ceci signifie que tout projet d'atelier est possible à mettre en place si l'on fait en sorte de l'adapter de façon cohérente en tenant compte du lieu de vie, de leurs demandes, de leurs désirs, de leur histoire de vie, mais surtout en tenant compte de notre propre motivation. En tant qu'animateur d'un groupe, si on fait cet atelier sans envie, sans maîtrise, sans projet, il sera difficile de motiver ces personnes qui n'ont envie de rien, qui se sentent inutiles…"
Mr Siboni rappelle que de telles personnes sont fragilisées par la maladie et leur vie actuelle n'est pas une vie qu'ils ont choisie. Aussi, pour que ces ateliers portent leurs fruits, il faut absolument que l'équipe s'adapte au rythme du malade et non l'inverse. "Parler d'accompagnement implique d'être au rythme de la personne, de l'aider si besoin, de prendre le temps de formuler et de reformuler nos phrases, nos actes (prévenir avant de faire). Si nous restons dans cette logique, nous devons tout autant adapter les ateliers en fonction des handicaps, ce qui demande un réel travail de préparation des ateliers. Attention, ce n'est pas parce qu'une personne est hémiplégique qu'elle ne peut pas couper des tomates ! Il appartient au soignant de faire en sorte, par une préparation préalable, d'adapter l'atelier à la personne. De même pour une personne qui ne parle pas (aphasie), cela ne signifie pas qu'elle n'aura pas de plaisir à être dans un groupe de parole ! Ne plus parler ne veut pas dire ne plus comprendre !"
Enfin, Sylvain Siboni porte un intérêt particulier à l'identité de la personne âgée. Elle doit se sentir être humain à part entière, on ne la force pas à participer à ces ateliers, elle doit le choisir, exprimer sa volonté. Aussi, l'accueil aux ateliers est primordial, la personne doit se sentir attendue. "Se sentir accueilli, attendu, va avoir un impact sur la personne. Elle se sent rassurée de se savoir dans un lieu qui la connaît, qui la reconnaît. Prendre le temps de les connaître est essentiel. Nous-mêmes, dans nos propres relations, nous apprenons à connaître les gens avec qui nous vivons, avec qui nous travaillons. De cette relation va naître une confiance et cette confiance va nous permettre de créer du lien, de mettre des projets en place. Pour les personnes âgées, c'est exactement la même chose. Lorsque la confiance est installée, adhérer à un atelier devient possible. De plus, La notion de choix est primordiale. Les personnes vivant en institution ne maîtrisent plus leur vie, elles n'ont plus le choix. Elles doivent se plier à la vie en collectivité. Pouvoir choisir un atelier rend la personne « actrice » de sa vie. Le choix va se faire sur différents modes : selon l'atelier lui-même, selon le lieu où se déroule celui-ci (je ne me sens pas enfermé, les toilettes sont juste à côté…) et, bien sûr, selon l'animateur qui est au centre de cet atelier (je veux aller avec lui, surtout pas avec elle !...)"
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