Des jeunes passent l’été à la maison de retraite

« Pour les résidents, c’est une bouffée d’oxygène ! » Cet après-midi, Magalie et Roman organisent un loto avec les résidents de la maison de retraite Arc-en-Ciel à Chantilly, sous l’oeil complice de Pauline Uzureau, la directrice adjointe. Ils n’ont que 16 ou 17 ans, et ils ont choisi de passer une partie de leur été dans… une maison de retraite ! C’est la deuxième année que la ville de Chantilly propose ces jobs d’été un peu particuliers à seize jeunes de la commune.

Ce programme novateur, inspiré de celui de la commune voisine de Gouvieux, qui l’applique déjà depuis de nombreuses années, devient très vite indispensable aux collectivités qui l’ont testé. Car si les congés d’été font le bonheur des uns, ils font souvent le cauchemar des maisons de retraite. « C’est toujours une période difficile », confie Nicole Daval, responsable de la Fondation Condé. « Tout le monde part, au niveau personnel, nous sommes au minimum. Avoir ces jeunes, c’est du pain bénit pour nous. »

« Au début, c’était dur de voir tous ces pensionnaires vivre là »

Chaque après-midi, Agathe s’attache ainsi à remplacer l’animatrice. « Nous allons chercher les résidents dans leur chambre pour les convaincre de nous suivre et faire des jeux, ou nous promener. Certains nous attendent, ils disent que le temps leur paraît long ici. Au début ça a été un peu un choc, c’est une maison très médicalisée, je ne m’y attendais pas. »
Les jeunes ont souvent une petite période d’adaptation à leur arrivée. Mais en quinze jours de présence, ils deviennent vite des habitués. Magalie jolie blonde aux yeux emplis de toute la douceur du monde en a fait l’expérience en entrant chez Arc-en-Ciel, l’établissement de la Croix-Rouge. « Les personnes âgées, on ne les connaît finalement qu’à travers nos grands-parents », analyse cette jeune lycéenne. « Mais les maisons de retraite on ne sait pas ce que c’est. Au début, c’était dur de voir tous ces pensionnaires vivre là. Et puis j’ai appris à les connaître et maintenant je suis heureuse de venir le matin. »
La rencontre humaine est parfois surprenante. « Ils sont trop marrants les résidents… Et tellement gentils ! » s’amuse Roman, sourire aux lèvres. Pour ces jeunes, cette mission de quinze jours correspond en général aux premiers pas dans le monde du travail, la mairie les paie d’ailleurs à hauteur de 300 €. Et qui sait ? Cet essai pourrait bien être déterminant pour certains. « Je crois que je veux devenir psychologue, alors pourquoi pas avec les personnes âgées », confie Magalie.

Source: Le Parisien