Mieux comprendre le Syndrome de Diogène pour y faire face
Négligence, insalubrité, certaines personnes âgées souffrent d'un syndrome de Diogène qu'il est fondamental de déceler à temps.
Le syndrome de Diogène est une forme de trouble du comportement très difficile à décrire. Il touche des personnes aux profils différents qui ont souvent pour seule caractéristique commune leur refus de recevoir toute aide extérieure. Manque d’hygiène, conditions de vie insalubres, isolement social, sont toutefois des signes de détection du syndrome. Comment être cependant certain d’avoir affaire à un Diogène ? Et comment l’aider ? Quelles solutions existent ?
Identifier le syndrome de Diogène
Ce syndrome a été nommé ainsi en référence à Diogène de Sinope, un philosophe d’origine grecque du 4è siècle avant J.C. Ce personnage de Grèce Antique avait adopté un mode de vie hors du commun, une vie de de vagabond qui lui permettait de se détacher de toute convention sociale. Voulant se débrouiller tout seul, sans aucune aide. Il vécut en toute liberté mais dans des conditions précaires et avec une certaine négligence de soi. C’est à cause de cette incurie et de cette forme de vie isolée que A. Clark, G. D. Mankikar et I. Gray, trois gériatres anglais, ont employé le terme de syndrome Diogène pour qualifier les patients qu’ils étudiaient.
Ceux-ci avaient abandonné toute idée d’hygiène (domestique et corporelle), ils présentaient des troubles compulsifs comme l’accumulation immodérée d’objets, inoffensifs ou même dangereux, utiles ou non (syllogomanie) ainsi qu’un isolement social prononcé. Ces trois critères d’identification sont ceux qui reviennent le plus souvent mais la diversité des cas détectés est beaucoup plus importante.
Les symptômes du syndrome de Diogène
Il est particulièrement difficile de déceler les symptômes de ce syndrome car ils peuvent varier d’un cas à l’autre. On sait qu’une personne souffrant de syndrome de Diogène a tendance à avoir un comportement extrême, qu’il s’agisse de la négligence de son hygiène corporelle, de la propreté de son lieu de vie ou dans l’accumulation d’objets. Il existe, par ailleurs, de rares cas diagnostiqués dont le comportement est totalement opposé : les personnes sont obsédées par la propreté ou le dénuement total. Leur hygiène corporelle est alors irréprochable car absolument excessive et leur logement entièrement vide car ils suivent la philosophie du « zéro objet ».
D’après le Docteur Jean-Claude Monfort, l’éminent spécialiste français du sujet, “le seul point commun réside dans le fait qu’un « Diogène » a besoin de tout mais ne demande jamais rien ». Viennent ensuite les trois critères secondaires déjà énumérés :
·La relation aux objets : dans la majorité des cas, la personne ne veut pas se débarrasser des objets acquis, aussi inutiles et sales soient-ils : journaux, boîtes, aliments, déchets, etc. Elle reste de marbre face aux détritus et aux saletés de son logement. Le rangement et le nettoyage ne font plus partie de son quotidien, provoquant ainsi des risques d’insalubrité importants.
·La relation au corps : il n’y a plus aucune hygiène corporelle, dans la plupart des cas.
·La relation aux autres : la personne a tendance à se couper du monde en reniant famille et voisinage. Elle refuse de voir la réalité en face et pense même que ce sont les autres qui se trompent. Elle rejette ainsi toute aide extérieure. D’ailleurs, généralement, personne ne peut entrer dans sa maison.
Qui peut être touché par le syndrome de Diogène?
Dans la plupart des cas, cette pathologie concerne principalement les personnes âgées de 70 à 80 ans, et qui vivent seules. La gent féminine est plus touchée que les hommes. La raison est que l’espérance de vie de la femme est plus longue que celle de l’homme. Elle est donc plus exposée au risque de faire face au décès de son conjoint et de se retrouver seule. En outre, les symptômes apparaissent souvent après un choc émotionnel important.
Quelles solutions pour les personnes “Diogène”? Y a-t-il un traitement ?
Cette situation médico-sociale est très délicate. Puisque la personne victime du syndrome de Diogène reste dans le déni et la réclusion, l’approche risque d’être très difficile, voire impossible car une mauvaise démarche pourrait aggraver les choses et avoir des répercussions irréversibles.
Si le syndrome de Diogène est lié à une maladie
Lorsque la pathologie est avérée, après un bilan psychologique et médical, c’est-à-dire que la cause de la maladie est provoquée par l’alcoolisme, par une démence fronto-temporale ou de type Alzheimer, l’hospitalisation en gériatrie est la meilleure solution. La personne doit être suivie tout au long de sa vie et doit, dans la majorité des cas, intégrer un établissement spécialisé comme un EHPAD.
En revanche, si le médecin décèle aussi un trouble paranoïaque ou encore une maladie schizophrénique, un séjour en psychiatrie est de rigueur.
Si aucune maladie n’est détectée
Dans le cas où le bilan médico-social n’a pu déterminer aucune maladie, la situation est sûrement plus difficile à gérer. Il s’agirait donc d’un choix de vie et la loi française indique dans ce cas qu’aucune intervention médicale n’est obligatoire.
Dans tous les cas, comme annoncé plus haut, il faut agir avec prudence lors de la prise en charge, car un changement radical du mode de vie d’une personne habituée à l’isolement social et à un laisser-aller concernant l’hygiène corporelle, entre autres, pourrait être source de stress et de dépression. De fil en aiguille, le patient pourrait être tenté par l’idée du suicide ou succomber à une maladie somatique.
Il est important de faire appel aux services de professionnels pour que la prise en charge se passe au mieux. Les professionnels les mieux placés sont les psychologues, les médecins spécialisés dans le domaine ou autres professionnels expérimentés.
Si l’un de vos proches présente un ou plusieurs symptômes du syndrome de Diogène, il est fortement conseillé de le confier à un organisme spécialisé. Ils sauront vous conseiller et juger du meilleur choix possible pour le patient : rester à son domicile avec un suivi constant, ou intégrer plutôt un établissement spécialisé comme l’EHPAD. Dans ce dernier cas, les conseillers de Retraite Plus pourront vous aiguiller sur l’EHPAD adapté à la situation.
Il faudra, quoi qu’il en soit, procéder à un nettoyage approfondi du domicile du patient durant sa prise en charge, car il n’est pas impossible que l’accumulation d’objets et de déchets soient source de l’apparition d’organismes pathogènes tels que les germes, les champignons, les moisissures, les bactéries, etc.
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