Maison de retraite de Ploudalmézeau : échange de postes

C’est parti d’une boutade « En tant que directeur, vous ne connaissez pas notre métier. Ce serait bien que vous endossiez une fois notre tunique et notre pantalon ! ». L’ouverture d’esprit du directeur des lieux l’a poussé à relever le défi. C’est ainsi que le temps d’une journée, le directeur de la maison de retraite Mr David Guével et l’aide-soignante Mme Sylvie Gouriou, ont échangé leurs postes.

Notre aide-soignante a guidé son supérieur le temps d’une journée en lui dévoilant les sentiments et ressentiments que son travail implique. Elle lui a expliqué avec simplicité son rôle et l’a laissé se rendre compte par lui-même de l’importance des tâches accomplies au quotidien. « Nous devons leur donner tout notre temps, et nous avons la chance d'avoir leur reconnaissance ».

A l’issue de cette journée très enrichissante, Mr David Guével a avoué ne jamais s’être douté du rôle tenu par les aides-soignants et est ressorti enchanté de cette expérience. Il s’est séparé de sa tunique et de son pantalon d’aide-soignant avec un petit pincement au cœur, ce rôle ne lui aurait pas déplu. Il a apprécié la proximité avec les pensionnaires, ce sentiment d’utilité et cette reconnaissance immédiate, qu’il n’a pas en tant que directeur. Il a déclaré « se sentir bien, sans aucun tracas dans la tête. On appartient à une équipe, on partage, on est véritablement utile... ».

Après avoir enseigné, c’est le moment d’apprendre pour Sylvie Gouriou. La journée de Vendredi, elle ne la passera pas dans les couloirs de la résidence, mais assise derrière le bureau de Mr Guével. Le rythme est soutenu. Très vite, Sylvie se rend compte que le jugement qu’elle a porté sur le travail de Mr Guével, était faussé. Le pauvre homme jongle entre courrier, courriels, visites de chantiers, téléphones, réunions avec le personnel, paperasseries administratives, entretien avec une famille à qui il faut expliquer le fonctionnement de l’établissement avec une grande patience…

Très vite, notre nouvelle directrice languit son poste d’aide-soignante, c’est un poste où « il faut être partout, où l'on n'a pas de collègue avec qui échanger, où l'on est seul pour prendre les décisions finales. »

Tout est bien qui finit bien. Cette expérience a été des plus constructives. Chacun a appris à valoriser le travail de l’autre et à relativiser ses soucis par rapport à ceux de l’autre. C’est ainsi qu’une équipe gagnante doit fonctionner.

Sylvie déplore le fait que David doive « vivre entre ce qu’il veut faire et ce qu’il peut faire ».

Et David espère avoir fait « passer le message que, même si cela ne va pas vite, les choses avancent. »