Maintien à domicile: quelles limites,quel coût?

Reste que si le maintien à domicile demeure l'objectif prioritaire, les moyens d'y arriver sont parfois complexes. Réorganisation du cadre de vie avec révision du logement de la personne âgée, mise en place d'heures de soutien à domicile, les actions à mettre en place sont nombreuses et nécessitent un certain professionnalisme.

Se faire aider pour un maintien à domicile optimisé

Par définition, le maintien à domicile mobilise les énergies humaines de l'entourage qui n'est pas toujours formé et aguerri. D'où de nombreuses difficultés rencontrées en pratique.

Un maintien à domicile accompli, c'est un maintien à domicile bien pensé. Pour cela, le recours à une guidance extérieure est très souvent utile. Les assistantes sociales jouent un rôle de premier ordre dans  l'organisation du maintien à domicile en prodiguant de précieux conseils à la famille profane et en mettant en place toute une série de mesures telles le portage des repas, la préparation des heures d'aide à domicile...

Pourtant, certains encore n'ont pas le réflexe de se faire aider... et ceci est d'autant plus vrai selon le milieu d'origine de la personne âgée. Plus la famille est aisée et moins le réflexe de recourir aux conseils d'une assistante sociale est acquis.

Une situation à laquelle il est possible de pallier au cours d'une hospitalisation. En effet, l'intervention de l'assistance sociale de l'hôpital ou de la clinique permettra une mise en relation avec une assistante sociale de secteur pour une continuité dans le suivi de la personne âgée dans son maintien à domicile.

Le coût du maintien à domicile: un frein?

Rester à domicile coûte cher, d'autant plus lorsque la dépendance est importante.

Le magazine Les échos, s'est penché précisément sur la question du coût de la dépendance et a interviewé Nathalie Thool et Lucie Taleyson, directrices techniques chez AXA. Il ressort de cet entretien que le "coût mensuel de la dépendance lourde à domicile avoisinerait les 3000 euros par mois, sans compter l'aide informelle fournie par les proches et le coût d'aménagement du logement". Si l'Etat participe au financement de la dépendance via l'APA, en octroyant des aides variant entre 700 et 1260 euros par mois pour une très forte dépendance (GIR1/2) avec une absence totale d'autonomie et de faibles revenus, l'allocation n'est pas suffisante pour faire face aux réels besoins.

Pour mesdames Thool et Taleyson l'assurance dépendance demeure indispensable puisque le montant moyen des retraites est d'environ 1200 euros par mois.

Souscrire à une assurance dépendance

Selon ces dernières, il est recommandé de souscrire au plus vite une assurance dépendance, 40 ans représentant le bon moment avec une cotisation d'environ 20 euros par mois (la cotisation va croissant avec l'âge, bien évidemment).

Certains contrats permettraient aux plus de 70 ans de bénéficier de cette couverture dépendance.

Attention toutefois aux délais de carence de la prise en charge qui sont d'un an pour toute pathologie et de 3 ans pour les maladies neuro-dégénératives.

Ce délai de carence tomberait pour les contrats réalisés dans le cadre de l'entreprise.

Quelle que soit la compagnie d'assurance et l'assurance dépendance choisies, il convient d'être particulièrement vigilant quant au délai de carence car l'apparition des maladies neuro-dégénératives constitue un risque statistique important et peut surprendre même relativement jeune.