Lutte contre le tabagisme: les séniors aussi

La lutte anti-tabac s'inscrit dans une action collective impulsée par la mise en oeuvre d'une convention cadre de lutte anti-tabac.

Selon le site de l'OMS, 174 Etats membres à cette convention se seraient engagés dans cette lutte et 120 d'entre eux auraient déjà adopté en interne des législations dans ce sens.

Chaque année, plus de 600 000 personnes décèderaient des suites de l'exposition à la fumée du tabac. Une situation qui ne doit pas être prise comme une fatalité.

Pour faire face à l'ampleur de la problématique, la France s'est dotée depuis un certain temps déjà d'outils légaux divers, dont l'application se veut de plus en plus stricte.

Si l'on a de cesse d'informer sur les effets nocifs du tabac, l'action préventive de lutte contre le tabagisme ne doit pas seulement toucher les plus jeunes. Plus que jamais les séniors doivent être placés au coeur de la réflexion et de l'action.

 Alerter l'opinion publique sur la dépendance des séniors

Quand on parle d'addiction, on a toujours tendance à penser aux plus jeunes et pourtant les personnes âgées constituent elles aussi un public à risque. Veuvage, solitude, isolement, maladie, douleurs, les séniors n'ont pas toujours de quoi voir "la vie en rose". Ils constituent donc une population à risque nécessitant une action préventive importante.

Les professionnels au coeur de la prévention

S'il est facile de jouer un rôle moralisateur sur un adolescent ou une personne encore jeune, tenir le discours selon lequel fumer tue ne semble pas pertinent face à un public âgé et parfois en proie à des dépressions voir des attitudes suicidaires.

Selon la psychologue du vieillissement Lydia Fernandez, « Pendant longtemps, les services d’addictologie ou les services spécialisés n’étaient pas sensibilisés au problème de l’addiction chez les sujets âgés. Ça nécessite de développer des services de soins plus adaptés avec des alternatives aux prises en charges actuelles. Beaucoup arrivent résignés et pensent qu’après 20 ou 30 ans de tabagisme par exemple, il n’y a rien à faire. Il faut leur donner les éléments qui leur permettent de penser qu’il n’est jamais trop tard et qu’on va pouvoir les prendre en charge». (source RMC).

"Fumer est mauvais pour le cerveau" Dr Marc Gordon

Selon une étude britannique toute récente publiée dans la revue Archives of General Psychiatry, il y a un lien entre "fumer et la détérioration des capacités intellectuelles surtout à des âges avancés". Les hommes seraient plus touchés que les femmes sans que l'on n'en ait vraiment déterminé la raison.

Pour le docteur Gordon, chef de service de neurologie, aux Etats Unis (Etat de New York) "le tabagisme (emporterait) un déclin de 10 ans sur l'échelle du vieillissement intellectuel".

Pour sensibiliser nos aînés face à l'importance de la réduction ou de l'arrêt de toute consommation de tabac mieux vaut donc alerter en termes d'altération des capacités cognitives.

La peur de la dépendance et des maladies neurodégénératives devrait être un précieux allié dans la lutte contre le tabac des plus âgés...