Maisons de retraite: des résidences où l'on ne vit « qu'avec le coeur »

Stagiaires et formatrice parmi les pensionnaires valides et dépendants de la résidence de la Vallière. Un moment d'évasion et de joie partagée. : Photo J.-P. B

« On veut montrer que les résidences de retraite sont des lieux de vie. Notre démarche veut créer un lien et une continuité entre la dépendance et la non-dépendance. »

Céline Boucher-Martin, praticienne en psychothérapie et formatrice pour les métiers d'aide à la personne, sait de quoi elle parle. Elle a organisé un stage à la Vallière, maison de retraite de Châteauneuf-Villevieille qu'elle connaît bien pour y exercer depuis trois ans. Il ne s'agissait pas d'apporter, aux résidents, non-valides en particulier, une animation supplémentaire. Résidents et stagiaires auxiliaires de vie doivent trouver « un enrichissement personnel dans un respect mutuel en conjuguant talent et créativité. Notre projet « rêve d'humanitude » a pour but d'éveiller les cinq sens de la personne âgée et de les stimuler en apportant un moment d'évasion et de joie. » Le plaisir partagé était au rendez-vous des activités qui allaient de la confection de cocktails à des ateliers de peinture réalisés par des personnes dépendantes.
L'association Reflets qui propose cette formation d'aide à la personne avait réuni les huit stagiaires autour d'un projet commun, objet d'un module de formation validant.

Forte demande pour l'aide à la personne

Les stagiaires, pour la plupart, ne s'engagent pas dans cette formation par hasard. C'est le cas de Laïla BaalBaki qui, après un licenciement économique, veut se reconvertir dans l'aide à la personne. « Je me suis occupée de ma grand-mère atteinte de la maladie d'Alzheimer et d'un enfant atteint d'une maladie orpheline. C'est une décision mûrie, et c'est naturellement que je veux pouvoir apporter quelque chose aux autres, et en particulier aux personnes âgées. J'ai déjà une promesse d'embauche début octobre, par une société d'aide à la personne. » L'allongement de l'espérance de vie crée une forte demande d'aides diverses aux personnes. L'accompagnement à tous les stades de la vie n'est pas qu'un aspect technique. Céline voulait par ce projet d'animation rappeler « qu'on ne vit qu'avec le coeur ». C'est réussi.

Source: Nice Matin