Renforcer les aidants dans leur action

8 ans après le scandale de l'été 2003 (au cours duquel la canicule aura tué pas moins de 15000 personnes entre le 01 et 20 août), les stigmates sont toujours là.

La réalité honteuse ne s'est pas faite oublier.

Depuis lors, les pouvoirs publics redoublent d'effort pour mieux appréhender le vieillissement en France.

Or, l'action positive en faveur du troisième âge passe par une connaissance précise des besoins actuels et futurs.

C'est pourquoi, l'Etat multiplie les études mises en place sur la situation des seniors en France, afin d' anticiper avec efficacité les besoins d'une population vieillissante et dépendante.

Connaître les besoins
 
Au coeur de cette réflexion préventive: la Drees (Direction de la rechercher, des études, de l'évaluation et des statistiques).
Il s'agit d'une branche de l'administration des ministères sanitaires et sociaux en charge de nombreuses études.

Parmi le travail de recherche de celle-ci: l'enquête Mauve (enquête réalisée sur la période de juin à septembre 2010) mettant l'accent sur les besoins de structures de répit pour les aidants.

L'enquête mauve: état des lieux des solutions de répit pour les aidants

L'enquête (réalisée par la DREES, la CNSA et la DGCS) a porté sur l'accueil de jour et l'hébergement temporaire des malades d'Alzheimer ou de maladies apparentées.
Maisons de retraite, foyers logement présentant des places en accueil de jour et hébergement temporaire; centres spécialisés créés avant 2010 ont été interrogés.

Les réponses apportées à l'enquête mettent en évidence le caractère récent de l'existence des accueils de jour (certains établissements ont commencé leur activité d'accueil de jour en l'an 2000 et la moitié des accueils de jour auraient été lancés à compter de 2006).
C'est dire que les aidants avaient peu de possibilités pour bénéficier de réels moyens de répit.

La situation avance donc, c'est ce que révèle cette étude très réaliste sur la situation des aidants en France.

Selon l'enquête, en 2009, 95% des personnes ayant bénéficié d'un accueil de jour seraient atteintes de la maladie d'Alzheimer ou d'une maladie apparentée.
Ce chiffre démontre l'importance du développement de telles structures pour faire face aux besoins des familles dans leur lutte contre les maladies neuro-dégénératives, très difficiles à gérer tant d'un point de vue physique que psychologique.

Les difficultés des aidants au quotidien sont importantes, surtout pour les femmes qui sont majoritairement aidants informels.

C'est pourquoi, par delà l'accueil momentané de la personne âgée, certains établissements ont pris l'excellente initiative de développer des activités à la faveur des aidants.

Après l'hébergement, le retour à domicile, difficile parfois pour l'aidant qui doit reprendre ses repères et revenir à une réalité quotidienne éprouvante.

Certains établissements ont pris le soin de développer des partenariats avec les CLIC, les réseaux gérontologiques pour soutenir le malade et sa famille.

Ainsi, les initiatives à la faveur des aidants se développent ici et là dans toute la France.

Depuis l'organisation du 1er salon des aidants le 10 octobre dernier, une avancée considérable semble avoir été faite dans le sens d'une coordination de l'action.

Une initiative qui était souhaitable compte tenu de l'importance du rôle joué par les aidants et de leur nombre croissant (pas moins de 3,5 millions de personnes seraient concernées).

A cette occasion, de nombreuses manifestations destinées à sortir les aidants de leur isolement, leurs doutes et à favoriser leur professionnalisation ont été organisées.

Une initiative qui ouvre la voie à toute une action nationale, sur le long terme, en faveur des aidants...