Profession aide-soignant : les témoignages et le vécu auprès des personnes âgées.

Florence M. est auxiliaire de vie depuis quelques années déjà. Elle travaille en maison de retraite et définit son métier comme étant passionnant tout en déplorant l’image parfois péjorative que les gens en ont. Elle explique que le manque de qualification de nombreux aides-soignants est responsable de cette mauvaise publicité.
Un travail qui exige selon elle, d'être attentif, attentionné, et demande de savoir prendre du recul face aux situations de souffrance des personnes âgées.
Florence considère que la meilleure façon de travailler c’est encore d’obtenir des aides et des budgets de l'état. D’ailleurs, lorsqu’elle ne travaille pas en sous-effectif, elle estime qu’il existe une réelle harmonie entre le corps médical et paramédical, ce qui permet d'exercer au mieux sa profession et de prodiguer les meilleurs soins et la meilleure écoute aux patients.
C’est un métier de cœur qui exige d'être polyvalent et d’avoir des connaissances importantes sur les handicaps et la dépendance des personnes âgées. Il faut aussi faire preuve d’une grande disponibilité aussi bien sur le plan personnel qu’au niveau de l'écoute et faire preuve de patience dans les situations délicates comme : habiller ou faire la toilette des personnes.
De son coté, Stéphane, auxiliaire de vie dans la région lyonnaise, travaille à domicile et a donc une approche de l’aide aux personnes âgées encore différente de celle vécue en établissement spécialisé. Selon lui, le métier exige une certaine rigueur et ne peut pas être effectué par n’importe qui. Mais Stéphane déplore de son cote des salaires parfois insuffisants, pour un travail pourtant conséquent. De plus, il affirme que les familles et les patients eux-mêmes sont indifférents, voire souvent insatisfaits, malgré les attentions portées et le temps consacré.
Il témoigne d’un entourage d’aides-soignants souvent peu diplômés, qui utilise ce métier comme une voie de transition vers un métier du social ou paramédical. Quant à ceux qui sont diplômés, ils ne sont pas différenciés des autres en terme de salaires et se voient, au contraire, travailler sur des plages horaires plus longues. Ce métier nous mène aux premières loges de la souffrance déclare-t-il.
Le futur du paramédical attend des jours plus heureux, et les budgets alloués sont encore insuffisants pour satisfaire d’un coté les aides-soignants et les soulager d’un trop plein de travail, et de l’autre les familles qui désirent plus d’attention et de soin auprès de leurs proches.
D’un coté comme d’un autre, les deux parties sont compréhensibles, car si une harmonisation des équipes, une augmentation du personnel, et des dispositifs efficaces étaient mis en place, les maisons de retraite pourraient davantage satisfaire la demande des patients.

Source : Le Monde