L'été se prépare à la maison de retraite

Catherine Brunin, la directrice de Sainte-Émilie, dans un des nombreux petits salons disséminés dans la maison de retraite.

Ils n'ont jamais été aussi près de la fin, mais l'impatience est à son comble, à Sainte-Émilie. Les travaux devraient se terminer en juillet, après trois années d'un chantier colossal de démolition, de construction et de restauration (1). La directrice, Catherine Brunin, pourra enfin profiter de sa maison de retraite : elle est arrivée il y a trois et n'a quasiment connu l'endroit qu'en travaux. C'est d'ailleurs elle qui a lancé le chantier !
Imaginez : plus de 6 000 m² à démolir, reconstruire ou réhabiliter ! « La maison-mère, qui date de 1863, a été conservée », nous explique Catherine Brunin. Le reste a été rasé puis reconstruit. Sainte-Émilie a perdu cinq cents mètres carrés mais y a gagné en d'autres domaines : « C'est un bâtiment beaucoup plus pratique. Avant c'était un vrai labyrinthe ! Aujourd'hui, il est adapté aux résidents et au personnel. Il y avait également des chambres sans salle de bains. Là, toutes les chambres en ont une. C'est un grand changement pour les résidents. »
Les 80 personnes âgées qui vivent à Sainte-Émilie ont été aux premières loges, voyant le chantier progresser jour après jour, vivant au rythme des travaux.
Cela fut parfois rock'n'roll : « Il a fallu les déménager, à chaque phase du chantier. On a beaucoup travaillé avec les familles. En septembre, par exemple, on a déménagé cinquante résidents en une journée ! » On imagine le remue-ménage... Avec ces travaux, Sainte-Émilie a gagné une unité Alzheimer de dix lits et de nouveaux horizons. « Un bâtiment neuf nous permet de mettre en place des projets qu'on n'aurait pas pu élaborer avant. » Il en est ainsi de l'espace bien-être, avec sa baignoire spéciale. Aromathérapie, musicothérapie, massages, relaxation... « Ça a beaucoup de succès ! », se félicite Catherine Brunin.
Tout a changé mais l'esprit devait rester : « Les résidents doivent être comme chez eux, rappelle la directrice. On avait un esprit de famille qu'il fallait garder. » Si elles le veulent, les personnes âgées peuvent amener leur mobilier, leurs familles peuvent venir les voir quand elles le souhaitent, une salle à manger, « très utilisée », leur est réservée... Surtout, Catherine Brunin a fait attention aux détails qui font la différence. Dans le hall d'entrée, pas de néons mais de beaux lustres métalliques.
Partout, elle a aménagé de petits salons, près des nombreuses fenêtres, bow windows et baies vitrées qui éclairent l'établissement. Pour les couleurs, le vert, le jaune pâle et le coloris taupe donnent beaucoup de douceur au lieu.
Le mobilier a également été choisi avec soin. Fauteuils en rotin, meubles anciens, bois chaleureux et éléments de décoration nous éloignent de l'incontournable mobilier hospitalier. « On est comme à la maison », insiste Catherine Brunin.
Le clou sera le patio. Quand la dernière tranche de travaux sera terminée (il reste une trentaine de chambres à faire, ainsi que l'infirmerie, une autre salle de bains médicalisée et des locaux techniques), une fontaine et un parterre seront aménagés. Le salon d'extérieur sera en fer forgé, des grandes ardoises formeront un damier au sol. Au pied de l'ancienne façade qui porte la date de construction de Sainte-Émilie, la maison de retraite retrouvera toute sa sérénité, prête à vivre 147 ans de plus...

1.- Plus de huit millions d'euros ont été investis par l'association Temps de vie, avec l'aide du conseil général et de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie.

Source: La Voix du Nord