L'interview du mois:

Retraite Plus: Madame Chatellier, expliquez - nous votre parcours professionnel

M.C: Je suis infirmière depuis 1996. J'ai d'abord exercé dans une clinique privée en Métropole puis je suis partie en Outre - Mer et à mon retour, j'ai été infirmière scolaire dans un lycée. En 2006, j'ai amorcé une nouvelle expérience des plus enrichissantes en intégrant l'unité Alzheimer de Tonneins. Puis, j'ai exercé dans un hôpital psycho gériatrique à Bergerac pour ensuite pénétrer le monde de la maison de retraite pendant 3 mois et enfin travailler au sein du réseau gérontologique dans lequel je suis actuellement.

Retraite Plus: Au cours de vos expériences professionnelles variées, vous avez été en contact avec un public d'abord jeune puis maintenant âgé. Pensez-vous qu'il fallait atteindre une certaine mâturité pour s'occuper principalement des séniors?

MC: Non, je pense que pour travailler auprès des aînés, il faut avoir une prédisposition. C'est surtout une question d'envie. En ce qui me concerne, je me suis un peu retrouvée dans le monde des séniors par hasard. Mon intégration dans l'unité Alzheimer de Tonneins a été une véritable révélation.

Retraite Plus: En quoi cette expérience a été valorisante pour vous?

MC: J'ai découvert de nouvelles méthodes de prise en charge des soins, basée sur l'humanitude. Nous travaillions au sein d'une petite structure avec un nombre de personnel suffisant et bien formé, ce qui nous permettait de faire du bon travail. L'approche de la maladie non médicamenteuse a été un enrichissement personnel. Nous avons été sensibilisés à la méthode Naomi Feil, qui d'ailleurs est venue nous faire une conférence. Ce fut un grand moment...

Retraite Plus: Si on devait faire un bilan de vos expériences, qu'est-ce qui vous plait le plus dans votre exercice professionnel?

MC: J'ai travaillé dans des structures diverses et j'ai découvert des publics de tous âges. Ce qui compte le plus pour un soignant c'est d'être à l'écoute de son patient. Ne pas perdre son sens de l'empathie mais aussi et surtout savoir travailler en équipe. C'est précisément ce que j'aime dans mon action en faveur d'un public âgé. En maison de retraite ou en hôpital gériatrique, l'action collective est essentielle. C'est d'ailleurs le travail d'équipe qui fait la richesse d'un établissement. Les temps de transmission, l'élaboration d'un projet pour la personne, tout le travail coordonné avec un seul but: le bien être de la personne sont valorisants surtout quand on voit que l'on est écouté par sa direction et reconnu par les patients. Alors là, on exerce un métier gratifiant. J'ai eu la chance de connaître cette situation.

Retraite Plus: Et le burn out?

MC: Il est exact que le monde médico-social peut être très exposé à la dépression au travail. Vivre un sentiment d'incompréhension et d'impuissance peut vite arriver quand l'établissement ne prend pas considération son personnel ou que la reconnaissance n'est pas au rendez-vous. Fort heureusement, jusqu'à présent, j'ai eu le plaisir d'exercer dans de bonnes structures et j'aime profondément ce que je fais. La considération est je pense, un leitmotiv essentiel au bien être du soignant...