La maison de retraite quelques jours après son ouverture

« J'ai aimé la manière dont on m'a reçue », dit Georgette, 93 ans. Sur la photo, sa fille et le directeur de la résidence, Daniel Roblot.

« Bonjour madame. Nous allons passer l'après-midi ensemble ». Voix douce, gestes délicats, Valérie Lefeuvre, la psychologue de l'établissement, ne veut pas brusquer cette nouvelle résidente, atteinte de la maladie d'Alzheimer.
La maison de retraite Boris-Antonoff vient d'ouvrir sur le site des anciennes serres de Lorette. Cinq à six résidents y emménagent chaque jour. Tous ne souffrent pas de la maladie d'Alzheimer. Cela n'empêche : chaque nouveau venu est aussitôt pris en charge par un salarié qui les familiarise avec les lieux.
En signe de bienvenue, sur chaque lit, un petit cadeau et une carte signée de tout le personnel. « L'accueil, c'est primordial, assure la directrice adjointe Valérie Mercier. Avant leur entrée ici, nous sommes allés voir toutes les personnes âgées à leur domicile. »

« Comme des reines »

Il n'est pas toujours facile, en effet, de quitter sa maison, ses habitudes. Aline Mignard porte de belle façon ses 96 ans. Silhouette fine, allure soignée, elle est aux anges, quoiqu'un peu fatiguée au lendemain de son arrivée. Depuis une mauvaise chute, elle ne peut plus rester chez elle.
Après un séjour dans une première maison de retraite qui ne lui a pas convenu, sa nièce l'a inscrite à la résidence Boris-Antonoff. « La chambre est grande, aérée. J'ai pu amener ma commode, mes fauteuils. Je ne sens plus la différence avec chez moi. Même mon petit chien trouve ses repères quand il vient. »
L'accueil personnalisé ? « Cela crée une attache, on n'a pas l'impression d'être un numéro. » La veille, Aline était « survoltée par la joie. Nous sommes accueillies comme des reines. » Et point important, « on mange très bien ici ».

Liste d'attente

D'ici un mois, avec 80 résidents, dont 24 malades d'Alzheimer, la résidence tournera à plein régime.
Quatre places seront dédiées à de l'accueil temporaire. Seront aussi proposées quatre places en accueil de jour pour les malades d'Alzheimer. « Nous avons l'autorisation de les ouvrir mais nous préférons prendre un peu de temps pour nous organiser. »
Géré par la fondation de l'Armée du Salut, l'Établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) a rapidement fait le plein. « En à peine trois semaines, la structure Alzheimer affichait complet. Nous avons déjà une liste d'attente. »
Les tarifs s'élèvent à 1 700 € par mois (1 800 € pour les malades d'Alzheimer). « Nous sommes agréés à l'aide sociale pour toutes les places », précise Daniel Roblot.
Ce qui permet une prise en charge du coût de l'hébergement.
À noter : les couples peuvent être accueillis dans des chambres communicantes. Un salon de coiffure et un espace balnéothérapie pour profiter de bains relaxants seront bientôt opérationnels.

Source: Ouest France