Alzheimer, un des plus grands défis médicaux
En effet, les chercheurs scientifiques, investissent des années de travail et de recherche dans le but de découvrir un indice, une piste quelconque qui leur permettrait d’avancer et de trouver un remède contre cette pathologie. Aucun effort n’est épargné malgré les fonds qui s’épuisent…
L’avancée est loin de satisfaire nos chercheurs qui espéraient beaucoup plus en beaucoup moins de temps, mais certains éléments essentiels ont été néanmoins, découverts au fil des expériences et études.
Il s’agit notamment du constat de ce qui se passe dans le cerveau atrophié d’un malade Alzheimer. Les études, quelles que soient leurs origines, américaines, britanniques, françaises… sont toutes d’accord pour constater que deux modifications importantes sont relevées dans un cerveau frappé par Alzheimer.
D’une part, des plaques de protéines Béta-Amyloïde se forment et s’accumulent entre les neurones et d’autre part, la protéine Tau se développe à l’intérieur des neurones, contribuant ainsi à leur asphyxie.
Mis à part ces deux constats clairs et précis, les causes de la maladie d’Alzheimer, des moyens de préventions… restent flous.
Cette maladie, qui représente un vrai challenge pour la médecine, est devenue l’occasion d’une course à qui trouvera la solution. Ainsi, tous les scientifiques à travers le monde, se battent, pour décrocher le privilège et l’honneur d’avoir résolu l’énigme.
Très fréquemment, sont publiés des articles « d’espoir » qui parlent d’un nouveau traitement, d’une nouvelle thérapie, qui aurait fait ses preuves sur un groupe de malades, comme récemment la stimulation cérébrale. Mais malheureusement, ces annonces officielles sont immédiatement suivies par d’autres moins réjouissantes, qui sont généralement des rétractions, des excuses ou des explications empreints de désillusion. Le médicament n’est pas si efficace qu’ils l’avaient annoncés, pire encore dans certains cas, il présente des effets secondaires nocifs pour les malades. C’était le cas du médicament Semagacestat que les laboratoires Eli Lilly ont cessé de produire.
De nombreuses théories, également sur les modes de vie à adopter afin de ne pas contracter la maladie d’Alzheimer, donnent de l’espoir à une partie du grand public, la partie qui cherche désespérément une porte de secours, un appui auquel s’accrocher.
C’est ainsi que nous entendons que le stress la malbouffe, ou le fait de vivre en ville représentent autant de terrains favorables à la maladie, alors que l’exercice physique, un cursus scolaire avancé, l’air de la campagne, la vitamine D, ou même paradoxalement l’usage des téléphones portables protégeraient les personnes de tomber malade d’Alzheimer.
Toutes ces expectatives ne sont pas fondées sur une base solide et scientifique. Elles ne sont que le fruit d’expériences réalisées, pour la plupart sur des souris.
Ainsi, un sujet aussi délicat ne peut pas être résolu grâce à de simples études faites en laboratoires.
Les chercheurs sont conscients de ce manque et ont donc mobilisé toutes les énergies possibles pour constituer la plus grande base de données possible. En effet, ce projet, uniquement réalisable sur du long terme, permettrait aux chercheurs de bénéficier d’un point de départ fiable.
Ce travail de titan a été lancé par la Fondation IFRAD depuis 2003. Le Pr Bruno Dubois, directeur du futur Institut de la mémoire et de la maladie d’Alzheimer (hôpital La Pitié-Salpêtrière à Paris) place beaucoup d’espoir dans la mise en place de cette banque de données : «À l'Institut qui va offrir ce qu'il y a de plus innovant aux malades, que ce soit dans les domaines de la prévention, du diagnostic ou de la prise en charge, la collecte des informations se fait déjà. Et notre banque de données inclut des centaines de malades sur tout le territoire».
Le professeur est conscient que les familles et accompagnants des malades attendent plus qu’une simple collecte d’informations et que cette démarche ne sera certainement pas bénéfique pour leurs proches qui sont déjà dans un stade avancé de la maladie, mais il veut absolument que tout le monde comprenne le sérieux de son entreprise. Il ne s’agit pas de lancer un remède miracle, car il est évident, au vu des nombreux échecs, qu’il n’en existe pas, mais de trouver une vraie solution qui guérira les malades et qui empêchera d’autres personnes de se faire attraper dans les filets de cette affreuse maladie, qu’est Alzheimer. Le Professeur Dubois conclut : «Car c'est le seul moyen de vérifier que les molécules en cours de développement auront bien un réel impact positif sur la vie psychique, intellectuelle et comportementale des malades. En effet, rien ne sert d'éradiquer des protéines anormales dans le cerveau, si cela n'est suivi d'aucune amélioration clinique !»
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