Contrôler son hypertension pour rester autonome le plus longtemps possible !

A 80 ans, 70% des français souffrent d’hypertension artérielle, caractérisée par une pression dans les artères supérieure à 140/90.  Et cela, sans aucun symptôme apparent. Pourtant, elle entraine de graves complications au niveau des artères, du cœur, des reins, des yeux, et plus largement du cerveau puisqu’elle est responsable de redoutables accidents vasculaires-cérébraux, les AVC. Lesquels provoquent à leur tour des lésions au cerveau, des troubles de la mémoire, et augmentent le risque de survenue de la maladie d’Alzheimer.

Or, les traitements antihypertenseurs sont efficaces et pris régulièrement pendant 5 ans, ils permettraient de réduire de plus de la moitié (55%) les cas de démences. C’est d’ailleurs le seul traitement préventif démontré, à tel point que l’association France-Alzheimer affirme :

 « Le traitement de l’hypertension est nécessaire en soi et permet de retarder l’apparition d’une maladie neurodégénérative, ou le déclin dû à celle-ci. » 

En effet, même les malades d’Alzheimer qui prennent un antihypertenseur  voient leur déclin cognitif ralenti.

Pour le professeur Olivier Hanon, cardiologue à l’hôpital Broca à Paris : «Des études menées sur des cohortes d’un million de personnes, montrent une relation exactement proportionnelle entre hypertension artérielle et mortalité, quel que soit l’âge(…) On ne guérit pas de l’hypertension qui demande un traitement à vie(…) Traiter 1000 personnes permet d’éviter 20 cas de démences.» explique t-il lors d’un exposé à l’occasion des 6èmes rencontres de l’association France-Alzheimer.

Ainsi, cette maladie que les anglais appellent « le tueur silencieux » car elle ne provoque pas de symptômes, en dehors quelquefois de maux de tête ou de saignements du nez, doit être prise très au sérieux pour prévenir les complications gravissimes.

Ce qui justifierait sa prise en charge totale, dans le cadre des affections de longue durée, comme ce fut longtemps le cas. Actuellement, hélas, pour des raisons économiques car 70% des personnes âgées en souffrent, elle ne fait plus partie de la liste. Ce qui a conduit de nombreux médecins à réclamer le retour de cette prise en charge de l’hypertension en tant qu’affection de longue durée : « Le gouvernement nous a répondu que c’était trop cher, regrette le professeur Bernard Levy. Et de rappeler, au cours de la conférence, que les facteurs de risque les plus importants dans la survenue de la maladie d’Alzheimer, sont l’hypertension artérielle, le cholestérol, le diabète, le tabac et l’obésité… »

Prévenir, plutôt que guérir, reste une fois de plus le maitre mot.