Prescrit-on trop de médicaments aux personnes âgées?

Après 65 ans, l’organisme du sujet âgé subit des modifications qui peuvent souvent rendre dangereuse la prise de certains médicaments  ou entrainer des risques de surdosage.

Des résultats particulièrement alarmants en EHPAD

D'après un récent rapport : en EHPAD, une personne âgée consomme chaque jour, en moyenne 7 molécules différentes ! Un constat alarmant puisque malheureusement, ces personnes âgées souffrent également des effets secondaires qui découlent de ces mélanges de médicaments et doivent souvent être hospitalisées (dans 10%des cas). Bien entendu, cette surconsommation a  de très lourdes conséquences en matière de santé publique. D'autre part, les personnes âgées étant déjà exposées à la poly médication du fait des nombreuses pathologies causées par l’âge, l’association d’un nouveau médicament à leur traitement habituel peut se révéler très dangereux pour leur santé. Ces associations peuvent également induire de nombreux effets indésirables. Sachez que des médicaments apparemment inoffensifs comme de l’aspirine ou des anti-inflammatoires utilisés même en prise unique, peuvent provoquer une hémorragie chez un sujet âgé dont l’organisme est affaibli par une certaine pathologie.

Personnes âgées : attention à l'auto-médication

La vie quotidienne des personnes âgées comporte de nombreux défis dont celui de " s’auto-prendre en charge" alors que l’on vit seul et que l’on est atteint de troubles liés à l’âge ou bien que l’on souffre d’une maladie chronique. Souvent en proie à l’isolement, certaines personnes âgées ont recours à l’automédication. Manque de moyens, mauvaise couverture sociale ou bien tout simplement, manque d’enthousiasme ou d’envie des personnes âgées : les personnes âgées ne se soignent pas souvent assez sérieusement. Une brochure avait même été publiée à ce sujet afin de sensibiliser le grand public. Conscients de cette réalité, les médecins essaient aujourd’hui d’en limiter les effets en faisant de la prévention auprès de leurs patients.
Pratiquée à l’aveugle dès qu’un symptôme se fait ressentir, l’automédication par prise de médicaments déjà disponibles à la maison ou bien conseillés par un proche peut empêcher le praticien de déceler une pathologie grave. Elle peut également l’empêcher de s’en rendre compte à temps afin de la traiter.

L'UFC demande que la "déprescription soit incluse dans les critères de rémunération à la performance des médecins, et que la Haute autorité de santé fasse de ce sujet une priorité de travail".