Comment mieux vivre la ménopause ?


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Comment mieux vivre la ménopause ?
Comment mieux vivre la ménopause ?

Selon l'Inserm, 80 % des femmes ménopausées présentent au moins un autre symptôme à part l'arrêt des règles. Comment améliorer son quotidien à la ménopause ?

Toutes les amies, collègues de bureau, conjoint ou entourage d’une femme ménopausée ont certainement déjà entendu parler des affres de cette période cruciale et souvent difficile pour la gente féminine. Si tout le monde connaît les fameuses bouffées de chaleur, beaucoup d’infos et intox circulent sur le sujet et, contrairement aux idées reçues, il est possible de passer sereinement ce cap important.

 

Qu'est-ce que la ménopause ?

La ménopause, qui survient généralement vers 50 ans, se définit comme l’interruption de l’ovulation, la diminution de la production d’hormones sexuelles, estrogènes et progestérones, et donc l’arrêt des règles qui peut se faire de manière plus ou moins progressive. Quant à elles, les variations de cycle accompagnées parfois de certaines gênes comme humeur changeante, anxiété, bouffées de chaleur ou troubles urinaires dus à une diminution de tonicité du périnée sont considérées comme des signes avant-coureurs de la ménopause et peuvent durer de quelques mois à plusieurs années. Cette période dite de pré-ménopause varie considérablement d’une femme à l’autre et peut passer inaperçue pour certaines femmes chez lesquelles l’arrêt des règles se fait soudainement.

Il est important de préciser que les traitements destinés à la ménopause sont prescrits uniquement lorsque celle-ci est véritablement installée et diagnostiquée et ne concernent pas la période qui la précède.

Traitement hormonal pour ou contre ?

Avec une efficacité prouvée, le traitement hormonal de substitution (TSH) a longtemps été considéré comme la panacée jusqu’à la fameuse polémique déclenchée en 2002 par deux études américaine et anglaise l’associant à une incidence du cancer du sein et causant notamment une diminution de moitié de sa consommation en France. Plusieurs études européennes et françaises se sont ensuite succédées corroborant dans l’ensemble ces résultats. Ainsi, une étude récente sur un groupe de femmes de poids moyen de pays occidentaux, a, par exemple, mis en évidence un risque accru de développer un cancer du sein, à raison d’un cas supplémentaire sur 50, lors d’une prise régulière de traitement hormonal à partir de 50 ans et durant 5 ans. Ce risque peut persister plusieurs années après, même lorsque le traitement a été interrompu. Si ces résultats semblent alarmants, il convient cependant de nuancer dans la pratique et de tenir compte du type de traitement, avec hormones combinées ou non, des antécédents médicaux et familiaux de chacune ainsi que de l’ampleur des désagréments quotidiens.

Une prise régulière d’estrogènes permettrait, par exemple, de diminuer la tendance à l’ostéoporose, de freiner la perte osseuse qui survient après la ménopause et de réduire le risque de fracture lié à une fragilité des os et qui guette une femme sur deux à partir de la cinquantaine. Il existe cependant d’autres moyens de prévenir l’ostéoporose comme un régime suffisamment riche en calcium et en vitamine D.

Ainsi, selon les dernières recommandations des autorités sanitaires, la THS fait aujourd’hui davantage l’objet d’une prescription contrôlée et d’un traitement sur-mesure, tenant compte de certaines contre-indications strictes, étudié au cas par cas et analysant pour chaque femme le rapport entre les bénéfices et les risques encourus, desquels elle doit être informée. Elle est généralement envisagée lorsque les troubles dits « du climatère », comme bouffées de chaleur, changements d’humeur ou sécheresse vaginale, altèrent considérablement la qualité de vie de la femme ménopausée. Dans tous les cas, on préconise la dose minimale efficace, le moins longtemps possible.

Existe-t-il des solutions efficaces sans THS ?

Pour lutter contre les désagréments liés à la ménopause, les investigations se tournent de plus en plus du côté des compléments alimentaires et de la phytothérapie, ou plus précisément des phytohormones, les hormones végétales produites par les plantes. Ces plantes qui imitent l’action des hormones sont d’une efficacité variable qui dépend de l’intensité, du type de désagréments  à traiter et de la capacité de la flore intestinale à transformer les composantes de certaines plantes en éléments actifs. Il peut s’agir par exemple de graines de lin, de houblon, de soja ou d’autres plantes comme la sauge que l’on combine généralement sous forme de compléments alimentaires. Par ailleurs, l’actée à grappe noire, une plante utilisée de longue date par les Amérindiens pour soulager les douleurs menstruelles et lors de l’accouchement, possède une action reconnue par l’Organisation mondiale de la santé sur les bouffées de chaleur, les troubles du sommeil et l’irritabilité liés à la ménopause.

Il existe quelques contre-indications aux phytohormones en cas de cancer ou d’antécédents de cancer du sein, de l’ovaire ou de l’utérus. Dans tous les cas, il est conseillé de demander l’avis du médecin sur le complexe approprié à chaque cas et les doses recommandées.

D’autres produits naturels possèdent certaines propriétés bénéfiques, comme le safran, reconnu pour son action positive sur l’humeur ou les oméga-3 de poisson, à prendre en cure de quelques mois sous forme de complément alimentaire qui réduit les bouffées de chaleur et l’instabilité émotionnelle liée à la ménopause. Par ailleurs, un certain type d’aliments agit sur ces désagréments et une hygiène de vie adaptée permet de franchir le cap de la ménopause avec davantage de sérénité. Entre autres recommandations des diététiciens, il est conseillé d’éviter au maximum les excitants comme le thé ou le café, ainsi que l’alcool. Les sucres concentrés que l’on trouve dans les desserts, pâtisseries et autres gourmandises provoquent une variation rapide du taux de glucose et de la glycémie dans le sang, ce qui favorise les bouffées de chaleur.

Peut-on prévenir la prise de poids liée à la ménopause ?

Au moment de la ménopause, on peut remarquer quelques kilos disgracieux qui ont tendance à s’installer dans la région abdominale. En effet, la diminution du taux d’estrogènes, la modification fréquente à cette période des habitudes alimentaires et la diminution du métabolisme de base, à savoir, l’énergie dépensée au repos, représentent un ensemble de facteurs qui ne nous facilitent pas la tâche. Pourtant, un régime alimentaire équilibré et ciblé permet de lutter contre cette tendance naturelle et de garder une taille de guêpe, ou presque. Pour cela, il est conseillé de favoriser une alimentation riche en nutriments, en fibres et en protéines de qualité comme les œufs, la volaille, les légumineuses, le poisson nature, les fruits de mer, le fromage avec peu de matières grasses ou encore le tofu. A contrario, les graisses trans et saturées comme les viennoiseries, charcuteries, viandes ou fromages gras favorisent la prise de poids.

La ménopause influence-t-elle la vie sexuelle ?

Une majorité de femmes continuent d'avoir une vie sexuelle active après 50 ans, contrairement à de nombreuses idées reçues concernant le désir et la sexualité des femmes ménopausées. Il a été pourtant constaté que les modifications du comportement et les éventuelles difficultés rencontrées proviennent davantage d’une appréhension que d’une réalité. Il faut noter que certains phénomènes physiologiques comme la sécheresse vaginale ou des mycoses plus fréquentes après 50 ans peuvent nécessiter l’utilisation d’un lubrifiant ou d’un traitement antimycosique mais les changements biologiques et hormonaux qui accompagnent la ménopause n'ont absolument aucun effet sur les comportements sexuels ou la libido des femmes et n’entravent en rien la possibilité d’une vie sexuelle épanouie. 

Rédaction : Rachel Gaillard
5 septembre 2019

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