Maison de Retraite: tout pour éviter la canicule de 2003...

Nul n’a oublié les pauvres victimes qui ont succombé aux fortes chaleurs de cet été. En première ligne, les bébés, les malades, les handicapés et bien évidemment les personnes âgées. Toutes ces personnes dont le corps est fragilisé, dont l’organisme a du mal à se défendre seul face aux agressions extérieures, n’ont pas pu combattre et vaincre ce « monstre » tenace, inattendu et venu sans prévenir.
Cette véritable hécatombe de l’année 2003, a laissé des traces indélébiles, des familles décomposées, des pertes soudaines, donnant un goût amer aux vacances désormais.
Les mois d’été approchant, les sentiments sont partagés. Nul ne peut profiter pleinement d’organiser des excursions, des voyages, des sorties sans avoir une pensée inquiète et redoutable pour leurs parents, ou grands-parents qui devront se battre plus fort que n’importe qui pour ne pas être emportés comme leurs aînés d’il y a sept ans.
Depuis le drame de l’année 2003, les établissements hébergeant des personnes âgées sont davantage précautionneux, ils redoublent de préventions, de mesures de sécurité pour éviter que l’histoire ne se répète.
En sept ans, les conditions d’hébergement offertes aux pensionnaires des maisons de retraite se sont nettement améliorées. En effet, suite à l’été 2003, une enquête a été menée afin de mettre le doigt sur les erreurs commises.
Notre système de santé public est considéré comme l’un des plus performants d’Europe. Malgré cela, l’été 2003 a révélé de sérieuses lacunes au sein des services liés à la santé. Ainsi, des enquêtes ont été menées au sein des hôpitaux, des structures pour personnes âgées, des établissements réservés à l’accueil des personnes handicapées afin d’évaluer les services offerts à ces personnes fragilisées et de mettre en place une amélioration rapide et efficace.
Ainsi, six régions de France ont été envahies par des professionnels dont le but était d’observer les personnes responsables de la sécurité des malades, en moment paisible, mais également en moment de crise et de panique. Les exercices comprenaient des journées de canicule, un sauvetage-type, un sauvetage d’urgence, l’évacuation de l’établissement… Toutes ces actions devaient se passer dans le calme et rassurante, en tenant compte des handicaps des personnes à évacuer et à sauver, des personnes à mobilité réduite, des personnes reliées à des tuyaux, à des machines…
Une vingtaine de dirigeants d’établissements ont été ainsi examinés. A l’issue de l’interrogatoire, le bilan était sans équivoque : une bonne volonté mais trop peu de moyens et trop peu de personnel, ce qui mettait inévitablement nos sujets en situation de danger.
Après ces nombreuses années écoulées, le constat est clair, les résidences d’accueil ont assurément fait d’énormes progrès sur la surveillance qu’ils offrent aux seniors. Des fonds ont été investis pour l’équipement et l’organisation au sein des maisons de retraite. En effet, des budgets importants ont été réservés au rafraîchissement des locaux, grâce à l’acquisition de climatiseurs, une mise en place d’un système d’alerte lorsque la température de la pièce est trop élevée…
Ces équipements et mesures ont représenté un budget de 40 millions d’euros pour les maisons de retraite, 10 millions d’euros pour les unités de soins de longue durée et entre 10 à 20 millions d’euros pour le reste des établissements de santé.
Si l’année 2003 laisse un goût amer, elle nous a néanmoins appris un point important, sans lequel le massacre aurait frappé encore plus fort et aurait emporté davantage de victimes avec lui. Il s’agit de cet élan de solidarité dont toutes les personnes ont fait preuve, qu’elles soient concernées de proche ou de loin par le drame, qu’elles soient professionnelles ou civiles. L’entraide était palpable face à cette hécatombe. Les établissements publics ont travaillé de concert afin de trouver des solutions pour faire face à cette catastrophe. Au sein même des résidences, les équipes soignantes ont fait preuve de beaucoup d’humanité et de professionnalisme. La canicule et les ravages qu’elle engendrait, devenait le souci prioritaire et personnel de chacun, certains n’hésitaient pas à raccourcir leur vacances tandis que d’autres allongeaient leurs journées de travail pour prêter main forte aux personnes âgées abattues et sans défense. Et enfin, cette solidarité a contaminé la population, où les plus jeunes veillaient de jour comme de nuit sur leurs voisins moins jeunes…
L’année 2003 a meurtri, a surpris, mais on s’est promis une chose, comme un vœu inébranlable, quoiqu’il arrive, elle ne se répètera pas !