En France, près de 200 000 personnes sont touchées par la maladie de Parkinson et environ 25 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année. Cette affection neurodégénérative touche progressivement les fonctions motrices des personnes atteintes, et entraîne, à termes, une perte d’autonomie sévère. Si, à l’heure actuelle, il n’existe aucun traitement curatif pour la maladie de Parkinson, certains médicaments permettent d’en atténuer les symptômes et d’améliorer la qualité de vie des malades. Afin de favoriser une prise en charge précoce, il est essentiel de savoir reconnaître les premiers signes de cette maladie.
Les premiers signes de la maladie de Parkinson
La maladie de Parkinson se caractérise par la disparition de la dopamine, une molécule qui joue un rôle essentiel dans la communication entre les neurones de notre cerveau. La dopamine est impliquée dans de nombreuses fonctions, mais son rôle le plus connu est lié au contrôle des mouvements ce qui explique la survenue de troubles moteurs lorsque la maladie se déclare.
Les premiers symptômes de la maladie de Parkinson peuvent être discrets et sont souvent attribués à d'autres causes. Parmi eux, on retrouve :
Des troubles du mouvement : une écriture de plus en plus petite (micrographie), ainsi qu’une démarche moins fluide, une raideur musculaire et une perte d'équilibre qui augmentent le risque de chute.
Des troubles non moteurs : une fatigue chronique, des troubles du sommeil, une difficulté à se concentrer, des constipations récurrentes, une perte d'odorat, des troubles de l'humeur (dépression, anxiété).
Des tremblements : les tremblements au repos font partie des symptômes les plus connus de la maladie de Parkinson mais ils ne sont pas systématiques. Ils peuvent affecter les mains, les bras mais aussi les jambes et le menton. Ces tremblements peuvent apparaître ou s’intensifier au fil de l’évolution de la maladie.
Bien qu’insidieuse, la maladie de Parkinson peut être mieux prise en charge lorsqu’elle est détectée à un stade précoce.
Un traitement mis en place dès les premiers signes permet de ralentir la progression de la maladie et d'atténuer les symptômes de manière plus efficace.
Identifier la maladie à temps aide à prévenir certaines complications comme les chutes, les troubles de la déglutition ou les problèmes cognitifs.
Un diagnostic précoce permet à la personne malade et à son entourage de s'adapter plus facilement aux changements liés à la maladie et de mettre en place des stratégies pour faciliter le quotidien.
Les personnes diagnostiquées tôt peuvent participer à des essais cliniques, contribuant ainsi à l'avancée de la recherche et à l'élaboration de nouveaux traitements.
Un diagnostic posé permet d'accéder à un soutien psychologique adapté, essentiel pour faire face à cette maladie chronique.
Le diagnostic est généralement posé par un neurologue qui, après avoir interrogé le patient, effectuera quelques tests cliniques (relatifs à l’écriture, à la marche, à la parole…) afin de détecter d’éventuels signes précurseurs de la maladie de Parkinson. Le neurologue peut également prescrire à son patient un traitement à base de Levodopa et en évaluer l’impact sur les symptômes que présente le patient. Une réduction de ces symptômes permettra de confirmer le diagnostic de la maladie de Parkinson.
La maladie de Parkinson est une affection neurodégénérative évolutive, ce qui signifie que les symptômes s'aggravent généralement avec le temps. Cependant, le rythme de progression est très variable d'un individu à l'autre.
La maladie de Parkinson se déroule généralement en quatre stades.
Il peut s’écouler entre 5 et 10 années entre le moment de l’apparition des premiers signes de la maladie de Parkinson et le diagnostic officiel. Parfois lorsque le diagnostic a lieu, la maladie, qui a évolué silencieusement, est en fait déjà installée.
Il existe 3 symptômes principaux qui peuvent vous alarmer et vous inciter à aller consulter un neurologue ou votre médecin traitant :
La lenteur des mouvements (bradykinésie)
La rigidité d’un membre
Des tremblements au repos.
La deuxième période appelée lune de miel est une période où la manifestation des symptômes de la maladie de Parkinson n'est pas très importante. La vie du malade peut encore continuer d’une façon plus ou moins normale. Cette période dure entre 3 et 8 ans selon les malades. Durant cette phase, le corps répond de façon positive aux médicaments dopaminergiques.
La troisième période appelée période de fluctuations est une période d’aggravation évolutive des symptômes de la maladie de Parkinson. Durant cette période, le traitement dit "dopaminergique" perd de son efficacité et le malade souffre épisodiquement de problèmes moteurs. C’est ce que l’on appelle l’effet « On-Off ». Ces épisodes de fluctuations surviennent, dans 50% des cas, 6 ans après l’apparition des premiers signes de la maladie.
La dernière période correspond au stade terminal de la maladie de Parkinson. Lors de cette période, l’aggravation des symptômes se poursuit de façon inexorable. Les tremblements augmentent puis le patient atteint un état grabataire.Les tremblements, la rigidité et la bradykinésie sont si importants que le patient est confiné au lit ou au fauteuil. Des manifestations psychologiques font leur apparition : dépression, pertes de mémoire, confusion voire démence. D’autres troubles comme des crampes, des problèmes de pression artérielle ou des dysfonctionnements urinaires sont également souvent observés.
Au-delà des symptômes moteurs bien visibles, la maladie de Parkinson a un impact considérable sur la qualité de vie des personnes atteintes. Les difficultés qu’elle engendre au quotidien affectent profondément leur vie sociale, personnelle et professionnelle.
Les patients peuvent notamment souffrir de douleurs chroniques, de troubles du sommeil, de problèmes de communication, de dépression, d’anxiété, ce qui rend le quotidien très difficile à gérer.
La maladie de Parkinson est une affection neurodégénérative complexe qui affecte progressivement le système nerveux. Bien qu'il n'existe pas encore de traitement curatif, de nombreuses avancées ont été réalisées en matière de prise en charge, permettant d'améliorer significativement la qualité de vie des personnes atteintes et de leurs proches.
La Lévodopa
La Lévodopa (L-Dopa) est le traitement de référence dans la maladie de Parkinson. Elle est transformée en dopamine dans le cerveau ce qui permet d’améliorer significativement les symptômes moteurs de la maladie. Cependant, les effets du traitement diminuent avec l’évolution de la maladie ce qui nécessite d’augmenter régulièrement les doses.
Les agonistes dopaminergiques
Les agonistes dopaminergiques imitent l’action de la dopamine. Ils sont généralement couplés à la Lévodopa car ils agissent également sur les symptômes non moteurs de la maladie de Parkinson tels que la dépression.
Les inhibiteurs de la MAO-B
Certains enzymes dégradent la dopamine présente dans le cerveau. Les inhibiteurs de la MAO-B bloquent l’action de ces enzymes, permettant ainsi à la dopamine de rester plus longtemps disponible dans le cerveau. Les inhibiteurs de la MAO-B doivent être couplés à un traitement à base de Lévodopa.
L’amantadine
Dans la maladie de Parkinson, la dégénérescence des neurones dopaminergiques entraîne un déséquilibre entre les systèmes dopaminergique et glutamatergique. Ce déséquilibre contribue à l'apparition des symptômes moteurs caractéristiques de la maladie, tels que les tremblements, la rigidité et la bradykinésie (lenteur des mouvements). Certains médicaments, tels que l'amantadine, visent donc à bloquer les récepteurs de glutamate afin de rétablir un certain équilibre.
À l’heure actuelle, de nouveaux traitements pour la maladie de Parkinson sont en cours de développement et ouvrent une piste prometteuse à l’amélioration de la qualité de vie des malades.
Vivre à domicile avec la maladie de Parkinson est possible à condition d’être bien entouré. Généralement, un membre de la famille (conjoint, enfant…) va se positionner en tant qu’aidant et consacrer beaucoup de temps et d’énergie à accompagner le malade au quotidien.
Le rôle d'aidant d'une personne atteinte de la maladie de Parkinson est souvent éprouvant, tant sur le plan physique qu'émotionnel. Il est donc essentiel de proposer un accompagnement et un soutien adaptés à ces personnes qui jouent un rôle primordial dans le parcours de soin.
Plusieurs types de soutien sont proposés aux aidants :
Des séances de soutien psychologique individuelles ou en groupe permettent aux aidants d'exprimer leurs émotions, de partager leurs expériences et de développer des stratégies d'adaptation.
Les groupes de parole réunissent des aidants qui se retrouvent pour échanger, s'entraider et se soutenir.
Des formations sont proposées pour aider les aidants à mieux comprendre la maladie de Parkinson, à acquérir des techniques d'accompagnement et à préserver leur propre bien-être.
Des solutions de répit permettent aux aidants de bénéficier de temps de repos et de reprendre des forces.
La mise à disposition de ressources documentaires et d'informations fiables permet aux aidants de mieux appréhender la maladie et de trouver les réponses à leurs questions. Retraite Plus a d’ailleurs rédigé le guide « Mieux vivre avec la maladie de Parkinson » afin de permettre aux malades et à leur entourage de mieux appréhender cette maladie.
Par l'équipe rédactionnelle de Retraite Plus
Publié le 09/10/2024
Déclaration CNIL n° 141035 | Confidentialité des données | Mentions légales
Trouvez un hébergement adapté pour personne âgée