Oublis à répétition, désorientation, troubles du comportement, changements d’humeur fréquents… Ces symptômes ne sont pas toujours la conséquence ordinaire du vieillissement. Ils peuvent être les signes annonciateurs de la maladie d’Alzheimer. Connaître cette pathologie, apprendre à identifier ses symptômes, comprendre l’importance du diagnostic précoce et être informé des différentes options de traitement permet une prise en charge optimale et un accompagnement adéquat.
Découverte en 1906 par le neurologue Aloïs Alzheimer, la maladie d’Alzheimer est aujourd’hui la forme la plus courante de démence.
La maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative complexe et irréversible qui atteint les cellules nerveuses présentes dans le cerveau, principalement dans l’hippocampe, siège de la mémoire.
Cette atteinte est la résultante de deux processus distincts :
l’amas de fragments de la protéine Bêta-amyloïde formant ainsi des plaques amyloïdes entre les cellules nerveuses,
l’agrégation de la protéine Tau entraînant un enchevêtrement neurofibrillaire à l’intérieur des cellules nerveuses.
La combinaison de ces deux processus - qui peuvent débuter de nombreuses années avant l’apparition des premiers symptômes - entraîne la dégénérescence progressive des neurones.
Sur le plan clinique, la maladie d’Alzheimer se manifeste par la détérioration graduelle des fonctions cognitives telles que la mémoire, le langage, l’orientation spatio-temporelle et la capacité de raisonnement, pouvant aboutir à une dépendance totale.
Selon l’OMS, 55 millions de personnes seraient atteintes de démence dans le monde. Une démence causée dans 60% à 70% des cas, par la maladie d’Alzheimer.
En France, cette maladie toucherait près d’un million de personnes, avec une prédominance pour les femmes qui représentent près de 60% des malades¹. Relativement rare avant 65 ans, le risque de développer la maladie d’Alzheimer augmente avec l’âge. Cette pathologie toucherait ainsi près de 17.8% des plus de 75 ans et près de 15% des plus de 80 ans.
En outre, de part la perte d’autonomie qu’elle engendre, la maladie d’Alzheimer a un impact significatif sur les proches des personnes malades. On estime ainsi que près de 2 millions d’aidants familiaux sont concernés par cette pathologie.
Enfin, le dernier rapport d’Alzheimer Europe prévoit le doublement du nombre de personnes atteintes de maladies neurodégénératives à l’horizon 2050.
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La Fondation Recherche Alzheimer classe les symptômes de la maladie d’Alzheimer en quatre catégories principales :
Il s’agit d’une perte progressive de la mémoire qui se caractérise par des oublis fréquents, en particulier des événements récents et des informations nouvellement acquises. Cette amnésie peut affecter divers aspects de la mémoire, y compris la mémoire à court terme, la mémoire autobiographique et la capacité à se souvenir d'informations importantes pour les activités quotidiennes. Ces troubles mnésiques sont l'un des premiers signes de la maladie et peuvent entraîner une détérioration cognitive et fonctionnelle significative au fil du temps.
Il s’agit d’un trouble du langage caractérisé par des difficultés à comprendre et à s’exprimer de manière cohérente et fluide. Les personnes atteintes d’aphasie ont des difficultés à s’exprimer et à communiquer. Elles peinent à trouver les mots appropriés, à former des phrases claires ou à comprendre le langage oral ou écrit.
Dans le contexte de la maladie d'Alzheimer, l'agnosie se réfère à des troubles perceptifs caractérisés par des difficultés à reconnaître et à identifier des visages familiers, des objets du quotidien ou des sons connus. Cette altération de la perception peut entraîner une confusion et une désorientation accrues, ainsi qu’une difficulté à réaliser les gestes du quotidien et à entretenir des relations sociales.
L'apraxie est un trouble moteur caractérisé par des difficultés à effectuer des gestes et des mouvements volontaires malgré une fonction motrice intacte. Les personnes atteintes peuvent avoir du mal à réaliser des actions simples et familières, telles que se brosser les dents, s'habiller ou utiliser des objets de manière appropriée. Cette altération de la capacité à exécuter des mouvements intentionnels peut entraîner des difficultés dans les activités quotidiennes et une perte d'autonomie progressive.
À ces symptômes, peuvent s’en ajouter d’autres tels que la perte de l’orientation spatio-temporelle, l’altération du jugement ou encore les sautes d’humeur et du comportement. Si votre proche présente un ou plusieurs de ces symptômes, n’hésitez pas à le conduire chez son médecin traitant qui pourra effectuer un premier bilan clinique.
Maladie d'Alzheimer : des visages autrefois familiers, aujourd'hui oubliés.
Le dépistage de la maladie d'Alzheimer se déroule généralement en plusieurs étapes et implique différents acteurs.
La première étape consiste en un examen clinique réalisé par un médecin généraliste. Au cours de cet examen, le médecin pose des questions sur les antécédents médicaux, les symptômes actuels, les changements de comportement et les préoccupations du patient et de sa famille. Il effectue également quelques tests simples afin d'évaluer les fonctions cognitives et identifier les signes précoces de la maladie d’Alzheimer. Si à l’issue de cette consultation, le médecin suspecte l’apparition d’une maladie neurodégénérative, il peut orienter son patient vers un spécialiste.
La seconde étape se déroule en premier lieu chez un spécialiste de la mémoire qui réalise un bilan neuropsychologique permettant de mesurer les capacités cognitives du patient. Ce dernier sera alors soumis à différents tests standardisés permettant d’évaluer ses performances en termes de mémoire, d'attention, de langage, de raisonnement, etc.
Des examens complémentaires, tels qu’une analyse de sang et des imageries cérébrales (IRM ou PET), peuvent être prescrits pour exclure d'autres causes possibles des symptômes ou pour identifier des changements du métabolisme cérébral caractéristiques de la maladie d'Alzheimer.
Une fois le diagnostic posé, la troisième étape s’articule autour de la prise en charge du patient et l’accompagnement de la famille.
Les professionnels de santé :
guident le patient vers les structures et services adaptés à sa situation,
fournissent des informations claires et précises sur la maladie et ses implications,
participent à l’élaboration d’un plan de soins individualisé,
présentent les différentes options thérapeutiques existantes,
informent sur les essais cliniques en cours.
S’il n’existe à ce jour, aucun traitement curatif pour la maladie d’Alzheimer, certaines thérapies médicamenteuses et non médicamenteuses permettent toutefois d’en freiner la progression et d’en réduire les symptômes. Mais pour multiplier l’efficacité de ces traitements, il faut y avoir recours dès l’apparition des premiers signes de la maladie.
Par ailleurs, lorsque le diagnostic est posé de façon précoce, le patient est encore en possession de ses moyens. Il peut prendre une décision éclairée quant à la prise en charge dont il voudra bénéficier lorsque les symptômes s’accentueront : maintien à domicile, entrée en EHPAD ou en unité Alzheimer, etc.
Il peut également décider en toute conscience de participer ou non à des essais cliniques et prendre part à la planification de son accompagnement.
Enfin, le dépistage précoce peut permettre aux aidants de mieux comprendre la maladie et ses implications et de mieux s’organiser pour faire face aux défis à venir.
Un diagnostic précoce permet d'agir rapidement et de mieux vivre avec la maladie.
La maladie d'Alzheimer est la forme de démence la plus courante, c’est également la plus connue. Mais comment distinguer la maladie d'Alzheimer des autres démences ?
La démence est un terme général qui désigne la perte progressive de certaines fonctions cognitives, telles que la mémoire, la parole, le raisonnement et ou encore l’orientation. Même si le risque de développer une forme de démence augmente avec l’âge, cette affection n’est pas uniquement liée au vieillissement. Elle est la résultante d’une dégénérescence cérébrale évolutive et irréversible qui affecte la capacité des personnes atteintes à effectuer leurs activités quotidiennes de manière autonome.
La démence peut être la résultante de différentes maladies neurodégénératives. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) précise cependant que la maladie d’Alzheimer demeure la forme la plus courante de démence et serait « à l’origine de 60 à 70% des cas. »
Toujours selon l’OMS, il existe, outre la maladie d’Alzheimer, d’autres formes de démence, les plus répandues étant :
la démence à corps de Lewy dont les symptômes s’apparentent à ceux de la maladie de Parkinson,
la démence vasculaire qui peut apparaître suite à un accident vasculaire cérébral (AVC),
la démence fronto-temporale qui entraîne principalement des altérations au niveau du comportement, de la personnalité et des fonctions cognitives.
La démence peut également être dûe à certaines maladies telles que le VIH, à l’abus d’alcool ou encore à des traumatismes crâniens. L’OMS précise toutefois que « les frontières entre les différentes formes de démence ne sont pas nettes » et que « les formes mixtes sont fréquentes. »
La recherche avance, mais le remède miracle se fait encore attendre. Alors, à défaut de soigner la maladie d’Alzheimer, on en atténue les effets en combinant médecine conventionnelle et médecine douce.
Comme nous l’avons précédemment expliqué, il n’existe à ce jour aucun traitement permettant de guérir de la maladie d’Alzheimer. Les médicaments administrés aux patients permettent toutefois de réduire les symptômes de la maladie et d’améliorer le quotidien des personnes atteintes.
À ce jour, les traitements les plus efficaces sont² :
- le Donépézil (Aricept),
- la Rivastigmine (Exelon)
- la Galantamine (Reminyl)
- la Mémantine (Ebixa)
Ces traitements ont prouvé leur efficacité sur la mémoire et la cognition à court terme même si les résultats varient d’un patient à l’autre. Cependant, ils agissent sur les symptômes et non pas sur la cause de la maladie ce qui signifie que l’arrêt du traitement entraîne une résurgence des symptômes.
En plus des traitements conventionnels, les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer peuvent avoir recours à des thérapies non médicamenteuses pour réduire les symptômes de la maladie et améliorer leur qualité de vie.
Ces thérapies peuvent comprendre une variété d'approches et s’articuler autour de différentes activités :
Des séances de stimulation sensorielle (notamment avec la méthode Snoezelen) ou de réminiscence pour raviver la mémoire et les souvenirs,
Des exercices physiques pour favoriser le maintien de l’autonomie et participer au renforcement musculaire,
Des activités artistiques pour développer le lien social, la créativité et la communication,
La médiation animale pour apaiser les esprits et réduire les angoisses, etc.
Ces médecines douces peuvent être source de détente et de bien-être chez les patients atteints de troubles cognitifs et comportementaux. Cependant, pour que les effets soient optimaux, l’offre de thérapies non médicamenteuses doit être personnalisée et tenir compte du passé, de la sensibilité et des centres d'intérêt du patient.
Certaines thérapies alternatives stimulant les sens permettent de réduire les symptômes de la maladie d'Alzheimer.
Bien souvent, les proches jouent un rôle crucial dans la prise en charge des personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer. Une prise en charge qui peut mobiliser enfants ou conjoints plus de six heures par jour³. Parce que les aidants aussi, ont besoin d’aide et de soutien, différents dispositifs ont été mis en place par les pouvoirs publics, les établissements d'accueil et les associations :
- Il est possible de vivre chez soi avec la maladie d’Alzheimer. L’intervention de professionnels à domicile peut soulager les proches aidants et simplifier la prise en charge de la personne malade : passage d’une infirmière pour les soins à domicile, l’assistance d’une aide ménagère pour la réalisation des tâches quotidiennes, la présence d’une auxiliaire de vie pour les gardes de jour ou de nuit, etc.
- En France, différentes associations proposent à la famille, un soutien psychologique, des séances d’information et de formation, mais aussi une aide administrative ou une orientation vers des professionnels de santé et des services de répit.
- Les accueils de jour en EHPAD permettent de prendre en charge la personne malade tout au long de la journée dans un environnement adapté. Les aidants familiaux peuvent également participer à des groupes de paroles et suivre des formations leur permettant de mieux appréhender leur rôle.
Si vous êtes à la recherche d’un EHPAD spécialisé pour votre proche atteint de la maladie d’Alzheimer pour un hébergement temporaire ou permanent, n’hésitez pas à contacter l’un de nos conseillers au numéro vert : 0800 941 340.
Vous pouvez également consulter l’annuaire des maisons de retraite que nous mettons à votre disposition.
¹D’après une étude de l’Inserm mise à jour le 08/01/2019.
²D’après la fondation Vaincre Alzheimer
³Vidal - Le soutien des patients et de leurs proches.
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Si rien ne remplace l’évaluation individuelle auprès de médecins et de spécialistes, on peut de façon assez générale, dire que la maladie évolue en sept stades (échelle de Reisberg) :
Stade 1 : État préclinique
Aucun symptôme n'est visible, mais des lésions cérébrales caractéristiques de la maladie sont déjà présentes.
Stade 2 : Troubles cognitifs très légers
Quelques oublis ou trous de mémoire peuvent se manifester, mais à ce stade, ils sont généralement mis sur le compte de l’âge.
Stade 3 : Défaillances cognitives légères
Des oublis fréquents, des difficultés à trouver ses mots et une baisse de la concentration commencent à alerter l’entourage.
Stade 4 : Troubles modérés
Le diagnostic de la maladie a été posé. La mémoire et les capacités cognitives de la personne âgée continuent de se dégrader. Des troubles du langage, de la coordination et du comportement apparaissent.
Stade 5 : Défaillance cognitive modérée à sévère
La perte d'autonomie s’aggrave. La personne a besoin d'aide pour les gestes quotidiens et ne reconnaît plus ses proches.
Stade 6 : Déficit cognitif sévère
La personne âgée souffre de problèmes cognitifs sévères associés à des troubles du comportement et de la personnalité. Elle nécessite désormais une surveillance constante.
Stade 7 : Stade final de la maladie
La personne est grabataire et perd progressivement ses fonctions vitales.
Il est important de noter que l’évolution de la maladie varie d'une personne à l'autre.Le diagnostic et le suivi par un médecin spécialiste sont essentiels pour une prise en charge adaptée à chaque stade.
Les facteurs de risque de la maladie d'Alzheimer comprennent notamment le vieillissement, des antécédents familiaux de la maladie, des mutations génétiques spécifiques (comme les variants APOE4), des niveaux élevés de cholestérol, l'hypertension artérielle, le diabète, l'obésité, le tabagisme, une faible activité physique et intellectuelle, ainsi que des traumatismes crâniens répétés.
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