La canicule est un épisode de chaleur prolongée, intense et sans interruption nocturne s’étalant sur une période d’au moins trois jours consécutifs. Si cette phase de chaleur extrême affecte chacun d’entre nous, pour certaines personnes dites « à risques » telles que les nourrissons ou les personnes âgées, elle représente un véritable danger. C’est la raison pour laquelle, un plan canicule est déployé chaque année en France durant la saison estivale.
Le corps transpire pour réguler sa température interne en évacuant la chaleur par évaporation de la sueur. Or ce « système de refroidissement » consomme beaucoup d’eau. Si cette perte hydrique n’est pas compensée, on risque la déshydratation voire le coup de chaleur.
Pour différentes raisons, les températures élevées comportent davantage de risques pour les personnes âgées. Le danger principal est la déshydratation. Il est important de comprendre que le corps régule sa température en permanence. Lorsqu’elle dépasse les 37°, ce dernier transpire davantage afin de préserver les fonctions naturelles de l’organisme et évacuer la chaleur grâce à la sueur. Cette production de sueur représente donc une protection corporelle mais elle doit impérativement être compensée par un apport suffisant en eau. Généralement, la sensation de soif est accentuée et pousse à une consommation accrue d’eau. Cependant, les personnes âgées ne ressentent pas forcément la soif et le mécanisme de régulation de la température du corps fonctionne moins bien. Cela en fait donc des personnes plus vulnérables face aux pics de chaleur et à la canicule. Le risque de déshydratation est d’autant plus élevé chez les seniors souffrant de maladies chroniques (cardiaques, rénales…) ou en situation d’isolement social.
La canicule représente un risque majeur pour la santé des seniors. Leur organisme, moins efficace pour réguler la température corporelle, est particulièrement vulnérable aux fortes chaleurs.
Les principales conséquences peuvent être :
Une déshydratation pouvant entraîner fatigue, vertiges, maux de tête et, dans les cas les plus graves, des troubles de la conscience.
Un coup de chaleur caractérisé par une température corporelle très élevée, des maux de tête intenses, des nausées, des vomissements et des pertes de connaissance. Il s'agit d'une urgence médicale grave.
Une aggravation des pathologies chroniques fréquentes chez les personnes âgées.
Une confusion et une désorientation notamment chez les seniors atteints de maladies neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson…).
Une augmentation du risque d'infection notamment d’infections urinaires.
Une faiblesse musculaire ainsi que des vertiges peuvent augmenter le risque de chutes, avec des conséquences parfois graves.
Le plan canicule a pour objectif d'anticiper, prévenir et limiter les conséquences sanitaires d'une vague de chaleur, en mettant en place des mesures de protection ciblées sur les populations vulnérables. Les mesures d’anticipation et de prévention passent notamment par la publication de nombreuses informations à travers différents canaux de communication.
Comme nous l’avons expliqué précédemment, les personnes âgées ressentent moins la sensation de soif, ce qui a pour conséquence d’accroître le risque de déshydratation. Quelques astuces simples peuvent les inciter à boire tout au long de la journée. En voici quelques unes :
Proposer des boissons variées : hormis l'eau, proposez des jus de fruits dilués, des bouillons, des compotes, ou des infusions froides. La variété rend l'hydratation plus agréable.
Fixer des horaires : établir des moments précis pour boire tout au long de la journée peut aider à créer une routine.
Utiliser des récipients gradués : cela permet de visualiser la quantité de liquide ingérée et d'encourager à boire davantage.
Aromatiser l'eau : quelques gouttes de citron, de fruits rouges ou des feuilles de menthe peuvent rendre l'eau plus savoureuse.
Avoir une bouteille d'eau à portée de main : placez une bouteille fraîche à côté du lit, du fauteuil ou de la table de chevet.
Utiliser des pailles : pour les personnes ayant des difficultés à boire, les pailles peuvent faciliter la prise de liquide.
Proposer des aliments riches en eau : les fruits et légumes comme la pastèque, le melon, les concombres ou les tomates sont d'excellentes sources d'hydratation.
Maintenir un environnement frais est essentiel pour prévenir les coups de chaleur chez les personnes âgées. Voici quelques conseils pratiques pour se protéger de la chaleur :
- Pendant les heures les plus chaudes de la journée, fermez les volets et les rideaux pour empêcher la chaleur de pénétrer dans le logement.
- Profitez des heures les plus fraîches de la nuit pour ouvrir les fenêtres et renouveler l'air.
- Placez un ventilateur dans la pièce où se trouve la personne âgée, en veillant à ce qu'il ne soit pas dirigé directement sur elle.
- Si vous disposez d'une climatisation, réglez-la à une température douce (environ 24°C).
- Un humidificateur peut aider à rafraîchir l'air et à le rendre plus respirable.
- Encouragez la personne âgée à rester dans les pièces les plus fraîches du logement, comme la cave ou le sous-sol.
- Programmez les sorties pour le matin tôt ou le soir tard, lorsque les températures sont plus clémentes.
- Les vêtements en coton et de couleur claire sont plus adaptés aux fortes chaleurs.
- Incitez la personne à se rendre dans les lieux frais que la ville met à disposition des citoyens durant l’été.
Les épisodes de canicule sont particulièrement dangereux pour les personnes âgées isolées ou en perte d’autonomie. En effet, ces deux facteurs augmentent leur vulnérabilité et leur capacité à appliquer les mesures préventives nécessaires en cas de fortes chaleurs. Les visites à domicile régulières restent le meilleur moyen de surveiller l’état de santé de la personne âgée, de s’assurer qu’elle s’hydrate correctement et de vérifier que le logement est suffisamment frais et aéré.
Lorsque les proches sont absents, ce qui est bien souvent le cas durant la période estivale, il est possible de demander aux amis et voisins de confiance de se rendre de temps à autre au domicile du senior afin de s’enquérir de son état de santé. Il est également recommandé d’inscrire la personne âgée au registre nominatif communal afin qu’elle puisse bénéficier des services de prévention et d’assistance du CCAS.
Il est également possible d’envisager un séjour temporaire en EHPAD durant l’absence des membres de la famille afin de permettre aux personnes âgées de bénéficier d’une surveillance rapprochée dans un environnement adapté.
La prise de certains médicaments peut accentuer les effets de la chaleur et une adaptation de la posologie peut être prescrite par le médecin traitant. Il est conseillé d’éviter les antipyrétiques comme le paracétamol, utilisés pour faire baisser la fièvre mais qui sont inefficaces en cas de coups de chaleur et peuvent même aggraver une atteinte hépatique parfois présente. L’aspirine et les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), comprenant des molécules telles que l’ibuprofène, peuvent être particulièrement nocifs pour une personne déshydratée. Dans tous les cas, le médecin traitant doit réévaluer les traitements en période de forte chaleur. En aucun cas, il ne faut prendre l’initiative d’arrêter un traitement, tant que l’on n’a pas consulté un médecin. Il pourra alors décider de supprimer momentanément un médicament qui n’est pas indispensable, ou de le remplacer. Mais lui seul peut prendre de telles décisions.
Les signes de la déshydratation et du coup de chaleur peuvent être subtils, surtout chez les personnes âgées.
La déshydratation correspond à un manque d’eau et de sels minéraux dans l’organisme. Les premiers indices qui doivent alerter les familles sont la soif, les lèvres sèches, une perte de poids débutante, une fatigue anormale et une diminution des forces. Les personnes âgées ne ressentent pas forcément la soif et ce, même lorsqu’elles sont déshydratées, ce qui conduit souvent à une aggravation de la situation. Si la perte hydrique n’est pas compensée rapidement par un apport suffisant en eau, elle deviendra alors beaucoup plus grave. Une perte de poids supérieure à 5% du poids total de la personne indique déjà un état grave et, au-delà de 10%, les organes vitaux sont mis en danger.
Les principaux symptômes de la déshydratation peuvent être les suivants :
une soif intense
une perte d’appétit
la bouche sèche
des urines foncées et peu abondantes
de la fatigue, de la faiblesse
des vertiges
des maux de tête
En cas de coup de chaleur, on peut observer :
une température corporelle élevée (supérieure ou égale à 40°C)
la peau est chaude, rouge et sèche
des maux de tête intenses
des vertiges, étourdissements
des nausées, vomissements, diarrhée
une confusion, une désorientation
une perte de connaissance
Si la déshydratation est légère, que la perte de poids est inférieure à 5 % du poids du corps, on peut pratiquer certains gestes simples et efficaces. Il est conseillé d’allonger la personne, de la dévêtir, de la rafraîchir et de compenser ses pertes en eau et en sels minéraux en lui donnant à boire davantage que d'ordinaire, notamment des boissons contenant assez de sucre et de sel, des bouillons de légumes ou autres. Il faut suivre l'évolution de la déshydratation et vérifier que l’état de la personne s’améliore.
En revanche, si la déshydratation a atteint un stade de gravité supérieur et que l’on constate l’un des signes énumérés ci-dessus, il s’agit alors d’une situation d’urgence. Cela exige une prise en charge médicale immédiate et spécifique. Il faut immédiatement appeler le Samu et répondre le plus précisément possible à leurs questions. La personne sera alors prise en charge à domicile ou conduite à l’hôpital. Les pertes en eau et en sels minéraux seront alors compensées par perfusion, s’il le faut. Il faudra ensuite consulter son médecin traitant pour un suivi.
Par l'équipe de Retraite Plus
Publié le 03/09/24
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