Les apnées du sommeil touchent beaucoup plus de personnes qu’on ne croit car elles sont difficiles à diagnostiquer. Elles peuvent pourtant avoir des conséquences graves sur la santé et les performances au quotidien. Il est impératif de les déceler rapidement et d’évaluer avec son médecin les solutions adaptées.
On estime à 3 millions le nombre de français qui souffrent d’apnée du sommeil mais qui ne sont, pour la plupart, pas diagnostiqués. Une apnée du sommeil est généralement soupçonnée par le médecin alors que le patient consulte pour l'une ou l’autre des pathologies sous-jacentes qu’elle peut entraîner lorsqu’elle n’est pas traitée.
Elle est souvent plus fréquente chez les personnes âgées et celles qui souffrent de surpoids ou d’obésité mais concerne une large fraction de la population. Certains antécédents familiaux peuvent également constituer un facteur de risques tout comme la ménopause.
Définie généralement comme un “oubli de respirer”, l’apnée du sommeil peut être en fait de deux types différents en fonction des causes qui la provoquent. Il s’agit d’un trouble respiratoire du sommeil qui se manifeste par un arrêt inconscient de la respiration qui peut durer en moyenne de dix à 30 secondes et se répéter fréquemment durant le sommeil. Entraînant un état d’éveil partiel dont la personne n’a pas conscience et ne se souviendra pas, l’apnée du sommeil entrave grandement la qualité du sommeil avec des conséquences non négligeables sur la qualité de vie. Somnolences, fatigue au réveil et durant la journée, irritabilité et ronflements sont autant de symptômes difficiles à repérer parce qu’ils ne sont pas spécifiques à cette affection. Il est important de souligner que même si les ronflements sont considérés comme l’un des symptômes de l’apnée du sommeil, ils ne le sont pas forcément. En cas de problèmes récurrents de ronflements, seul un diagnostic précis permettra de faire la différence. C’est surtout la combinaison avec d’autres symptômes qui doivent attirer l’attention du professionnel.
Il existe deux causes principales à l’apnée du sommeil. Une défaillance du système nerveux central peut effectivement provoquer un “oubli de respirer”, c’est-à-dire une omission de la part du cerveau d’émettre le signal nécessaire à la commande respiratoire. Les muscles impliqués dans la respiration ne reçoivent pas l’ordre de se contracter. Ce phénomène est l’apnée centrale du sommeil. Elle peut provenir des suites d’un AVC ou d’une insuffisance cardiaque. Une prise en charge neurologique est alors recommandée. Ce type de dysfonctionnement représente toutefois une forme assez rare de l’apnée du sommeil.
L’apnée obstructive du sommeil est la forme la plus répandue de l’apnée du sommeil. Elle peut parfois être combinée à l’apnée centrale du sommeil.
Il s’agit d’un dysfonctionnement au niveau des voies aériennes supérieures caractérisé par un relâchement des muscles qui contrôlent la langue et le voile du palais. Elle peut être partielle et caractérisée alors par des ronflements, ou totale empêchant ainsi complètement l’air de passer. L’apnée oblige ainsi le coeur à fournir davantage d’efforts afin de continuer à irriguer le cerveau. Elle est ensuite toujours suivi d’une phase de “micro-réveil”, altérant considérablement la qualité du sommeil.
La personne concernée ne s’en rend généralement pas compte. C’est souvent le conjoint qui constate les pauses respiratoires et l’aspect agité du sommeil dû à une sensation d’étouffement passager. Le médecin peut également recommander des tests lorsque la personne se plaint de ronflements, de maux de tête répétés, de somnolences, de sensations de bouche sèche et de fatigue chronique. Chez certaines personnes, l’apnée du sommeil peut également avoir un effet négatif sur la libido. Ce sont essentiellement ces symptômes supplémentaires qui permettront de faire la différence avec de simples ronflements.
C’est ainsi souvent “par hasard” que l’on découvre un syndrome d’apnée du sommeil et il important d’en parler avec son médecin en cas de doute. Par un entretien approfondi avec le patient, ce dernier sera en mesure d’évaluer la nécessité de pratiquer des examens plus précis, qui permettent de mesurer notamment l’activité cérébrale. Le plus complet et performant est la polysomnographie. Ce test se fait en laboratoire sous la surveillance d’un technologue du sommeil. Il existe d’autres examens plus superficiels qui peuvent être exécutés à domicile.
En privant la personne d’un sommeil réparateur, l’apnée du sommeil peut engendrer ou accentuer de multiples affections comme l'ostéoporose, les problèmes cardio-vasculaires, l’hypertension artérielle, les AVC et certaines formes de cancers. En effet, la recherche médicale récente met davantage en évidence l’implication de la quantité et de la qualité du sommeil sur de nombreux aspects de notre santé psychique et physique. A cela s’ajoutent une série d’effets secondaires provoqués par une qualité de vie altérée, une fatigue répétée, des dangers de la conduite dans de telles conditions et plusieurs conséquences directes ou indirectes d’une apnée du sommeil non traitée, comme l’augmentation des risques cardio-vasculaires liée à une sollicitation accrue du coeur.
Il existe plusieurs types de traitements pour l’apnée du sommeil. Une fois le diagnostic confirmé, il est impératif d’évaluer les différentes possibilités avec son médecin. Les traitements médicamenteux ont beaucoup évolué ces dernières années, mais il n’existe pas encore de médicament efficace pour la traiter. On se dirige davantage vers une combinaison de médicaments ou en tant qu’accompagnement à d’autres solutions. Cependant, plusieurs appareils spécialisés offrent des réponses efficaces et adaptées. La PPC, la pression positive continue, reste, à l’heure actuelle, la méthode reconnue comme la plus efficace pour les formes sévères de l’apnée du sommeil. Il s’agit d’un système de ventilation comprenant une station de débit d’air que l’on place à côté du lit ainsi qu’un masque relié par un tuyau. Ce dispositif permet notamment de décoller la langue et de libérer les passage de l’air. Les progrès de la recherche ont permis aux prestataires de PPC de proposer des installations beaucoup plus sophistiquées, silencieuses et discrètes. Si la plupart des patients qui l’ont essayé reconnaissent à quel point la PPC a changé leur vie, certains restent réticents à son utilisation. Il est important de pouvoir bénéficier d’un bon accompagnement psychologique et de l’aide d’une équipe compétente pour faire les réglages adaptés à chaque personne. Dans le cas d’une utilisation optimale, ce dispositif est parfaitement efficace.
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