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Droits & Santé > La maltraitance des personnes âgées
La maltraitance concerne des millions de personnes âgées à travers le monde. Violence, harcèlement psychologique, abus de confiance, exploitation financière…, ce fléau silencieux peut prendre différents visages et laisser de pronfondes séquelles sur ses victimes. Mais alors quels sont les signes évocateurs d’une situation de maltraitance ? Comment réagir en cas de suspicion de violence ou de négligence ? Quelles sont les conséquences à long terme de la maltraitance sur la santé et le bien-être des personnes âgées ? Retraite Plus fait le point.
La maltraitance des personnes âgées est une violation des droits fondamentaux de l'homme et une grave atteinte à la dignité humaine. Elle est reconnue comme un problème de santé publique par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et fait l'objet de lois et de réglementations dans de nombreux pays.
Dans son rapport mondial sur la violence et la santé publié en 2002, l’OMS définit la maltraitance à l’égard des personnes âgées comme étant « un acte isolé ou répété, ou l’absence d’intervention appropriée, qui se produit dans toute relation de confiance et cause un préjudice ou une détresse chez la personne âgée ».
Cette maltraitance peut être active ou passive et affecter la victime sur le plan physique, psychique, social ou économique. Elle peut être commise par l’entourage de la personne âgée (membre de la famille, voisins, amis…) ou par des professionnels (notamment dans le cadre d’un placement en institution).
Pour rappel, la loi stipule que toute personne ayant connaissance d’une situation de maltraitance est tenue d’en faire part aux autorités compétentes. Dans le cas contraire, elle s’expose à une peine de 3 ans d’emprisonnement et 45 000 € d’amende.
Comment réagir face à une situation de maltraitance ? Si vous êtes témoin de maltraitances à domicile, en établissement d’accueil (EHPAD, USLD…) ou en milieu hospitalier, vous pouvez effectuer un signalement par téléphone en contactant le 3977. |
Il est important de différencier la maltraitance intentionnelle de la négligence. La maltraitance intentionnelle est un acte délibéré qui vise à causer du tort à une personne âgée. La négligence, en revanche, est un manque de soins ou d'attention qui n'est pas nécessairement intentionnel. Cependant, les conséquences de la négligence peuvent être tout aussi graves que celles de la maltraitance intentionnelle.
La maltraitance ne concerne pas uniquement les actes de violences physiques. Elle peut en effet revêtir différentes formes.
La maltraitance physique peut inclure des coups, des blessures, des agressions sexuelles, l'utilisation excessive et forcée de médicaments ou encore la séquestration.
Les signes permettant de déceler les violences physiques peuvent comprendre :
Des bleus, des ecchymoses, des coupures ou des brûlures.
Des fractures ou des luxations.
Des plaies infectées.
Des chutes fréquentes et inexpliquées.
Une peur ou une anxiété évidente en présence de certains aidants.
Des changements soudains de comportement ou d'humeur.
La maltraitance émotionnelle peut se manifester par des insultes, des humiliations, des menaces, de l'intimidation, du chantage affectif ou de l’infantilisation. Les situations de maltraitance émotionnelle peuvent entraîner :
Une dépression, de l'anxiété ou un isolement social.
Une perte d'estime de soi ou de confiance en soi.
Un sentiment de peur ou de méfiance envers les autres.
Des sautes d’humeur.
La négligence consiste à s’abstenir de répondre aux besoins essentiels d’une personne âgée et à la priver (volontairement ou non) de nourriture, de produits d’hygiène, de médicaments ou de vêtements. L'abandon consiste à laisser une personne âgée seule et sans aide dans une situation dangereuse. Les signes de négligence et d'abandon peuvent comprendre :
La malnutrition, la déshydratation ou une mauvaise hygiène.
Des vêtements sales ou déchirés.
Des conditions de vie insalubres ou dangereuses.
Un manque de soins médicaux ou d'aide à domicile.
L'exploitation financière consiste à voler ou à abuser de l'argent ou des biens d'une personne âgée. Cela peut inclure le vol d'argent, l'abus de procurations, la fraude ou les pressions pour faire des dons ou des testaments. L'exploitation financière peut se traduire par :
La disparition d'argent ou de biens personnels.
Des relevés bancaires ou des factures inexpliqués.
Une pression pour faire des dons ou des changements de testament.
Il est souvent difficile de déceler une maltraitance du fait que les victimes sont souvent silencieuses et ne parlent que rarement des sévices qu’elles subissent car :
Elles n’ont pas toujours conscience du côté anormal, illégal et immoral de la situation.
Elles craignent souvent des représailles.
Elles se sentent impuissantes face à la situation.
Les signes évoqués plus haut (fractures, hématomes, brûlures, état dépressif, dépenses injustifiées…) doivent alerter les familles, l’entourage ainsi que les professionnels de santé.
Les personnes âgées victimes de maltraitance sont souvent craintives et ont tendance à se replier sur elles-mêmes. Elles peuvent avoir le regard évasif, éviter le contact visuel et chercher à fuir la discussion.
Si vous suspectez qu'une personne âgée est victime de maltraitance, il est important de créer un environnement de confiance dans lequel elle se sent à l'aise pour se confier à vous. Posez des questions ouvertes et évitez de porter des jugements ou de faire des accusations.
Afin de vous aider à identifier une situation de maltraitance, Retraite plus met à votre disposition une fiche d'information dédiée.Cette fiche fournit des informations clés sur les différents types de maltraitance, les signes avant-coureurs à surveiller, ainsi que les mesures à prendre pour prévenir et signaler ces abus.
La maltraitance des personnes âgées peut avoir des conséquences dévastatrices sur la santé physique et mentale de la victime.
Les victimes de maltraitance peuvent souffrir de :
Dépression, anxiété et troubles du stress post-traumatique (TSPT).
Peur, colère et isolement social.
Baisse de l'estime de soi et de la confiance en soi.
Blessures physiques, douleurs chroniques et invalidité.
Aggravation des problèmes de santé existants.
La maltraitance peut avoir de graves conséquences sur les personnes qui en sont victimes. Ces conséquences sont d’autant plus dévastatrices lorsqu’elles concernent des personnes âgées vulnérables et fragilisées qui peuvent avoir des difficultés à se rétablir physiquement et émotionnellement. Certains coups ou certaines blessures à répétition peuvent avoir un impact gravissime sur la santé des aînés, voire engendrer la mort. La violence psychologique peut, elle aussi, avoir des conséquences à long terme et déclencher ou aggraver certaines pathologies (hypertension, maladies cardiaques, troubles respiratoires, ulcères…).
Dans certains cas, le stress et la détresse générés par la maltraitance peuvent inciter les victimes à “s’autodétruire” (refus de s’alimenter, surmédication, abus d’alcool, idées suicidaires, etc.)
Si les aidants jouent un rôle indispensable dans le maintien à domicile de leur proche âgé, il arrive parfois que certains d’entre eux se transforment en bourreaux.
Plusieurs phénomènes peuvent expliquer cette attitude :
Le stress. Il est souvent avancé comme facteur de risque prédisposant pour les aidants. Toutefois il n'a pas été démontré comme facteur pouvant favoriser les actes de violence.
La fragilité psychologique de l'aidant.
La surcharge morale et affective.
L'addiction, les troubles sociaux ou affectifs.
L’environnement. La cohabitation dans un logement inadapté, des violences intra-familiales.
Un personnel soignant ou aidant mal formé et/ou surchargé
Par ailleurs, il existe également, dans une moindre mesure, une maltraitance possible à l'égard de l'aidant.
En effet, celui qui assume au quotidien la charge exclusive et ô combien difficile d'une personne âgée devenue complètement dépendante peut se retrouver confronté à différentes formes de violence et d'agressivité : tensions, harcèlement moral, violence verbale sont parfois le lot quotidien des aidants. Ces derniers peuvent alors mettre sur le compte de l'état de santé défaillant ce type de comportement répréhensible : "Il me traite ainsi car il va mal".
L'aidant prend alors sur luiet supporte jusqu'au jour où il peut craquer à son tour et devenir, hélas, maltraitant. D'où l'urgence de faire appel à des services et associations pour obtenir de l’aide.
Vous pouvez par exemple contacter ALMA (Allô Maltraitance personnes âgées ou handicapées), une association membre du réseau 39 77, à l'écoute des personnes âgées maltraitées et des aidants en situation de souffrance. Il est important de pouvoir confier de telles souffrances liées à des violences, quel qu'en soit l'auteur ou la victime.
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